CAFFE DEI CIOPPI

Qu’est ce que c’est?

Commençons par un impératif : PENSEZ A RÉSERVER !

Il aura fallu nous y reprendre à trois fois avant de pouvoir goûter aux délices de ce restaurant de poche !  Cette attente de plusieurs semaines aura attisé notre impatience, notre curiosité aussi, et accru considérablement notre production de salive à chaque évocation de l’établissement de Fabrizzio et Federica.

Niché au cœur du XI° arrondissement, dans une petite rue pavée perpendiculaire à la rue du Faubourg Saint Antoine mais caché de tous, il faudrait un conseil avisé (on est là pour ça) ou un œil particulièrement vif (là on ne peut rien pour vous) pour tomber sur ce mini-restaurant Italien qui ne propose que 16 couverts. Les places sont donc comptées ! PENSEZ A RÉSERVER !

Qu’est ce qu’on y mange?

On y déguste principalement des produits transalpins emblématiques et de qualité (assiette de charcuterie fine,  ribambelle de fromages, etc…) et on y retourne pour la spécialité de la maison : Le Risotto (servi à la perfection).

Les trois desserts proposés font tourner la tête, et entre deux classiques indémodables (le Fondant au chocolat et la Pannacotta) se cache un mystérieux shazam au nom difficilement prononçable pour les non-initiés : La Sbrisolona (accompagnée de sa crème au mascarpone), mais on y reviendra.

Est ce que c’est bon?

Attablés au bar (l’idéal poste des privilégiés, partageant l’intimité des cuisines), nous commençons par nous partager une Assiette de Charcuterie. Le jambon Italien est découpé sur l’instant, devant nos yeux, pour notre plus grand plaisir : prélude à la dégustation.

Le gros plus de l’assiette : Le Speck, of course ! Un jambon cru plein de caractère qui se révèle divin coupé en très fines tranches. 
Il n’y a pas d’effort particulier dans la présentation, ni d’attention dans les détails (pas de cornichon, salade, etc…), mais une assiette brute de trois jambons. On accompagne notre dégustation d’un très bon pain aux céréales, d’une petite bouteille d’eau minérale gazeuse et de deux verres de vin blanc. Pas de faute de goût possible.

Il est temps de s’attaquer au plat principal ; encore une fois, nous avons le plaisir d’assister à la confection de notre Risotto “à la saucisse” (romarin et citron). Ça s’agite devant nous en cuisine et les deux plats nous sont directement déposés par le chef.

Si visuellement le risotto n’a rien d’avenant, il se révèle délicieux en bouche, fondant, savoureux, voire onctueux. La touche de citron apporte une petite acidité qui sait s’affirmer au côté des morceaux de saucisses. Les petites pincées de romarin viennent rappeler les senteurs ensoleillées de la belle Italie.

Nous gardons une petite place pour le dessert et nous nous laissons tenter par cette fameuse Sbrisolona (intrigués, nous dégainons nos Smartphones en quête de renseignements : la Sbrisolona, littéralement “tarte qui se brise”, est un dessert farineux datant du 16e siècle typique de Mantoue, petite ville à quelques km de Verone). Bonne pioche ! Là encore, cette galette de farine aux céréales ne paye pas de mine mais à la première bouchée, une texture sablée vient remplir le palais avec gourmandise. Entre deux bouchées, on équilibre en se plongeant dans la rafraîchissante crème au mascarpone, produisant une belle alliance inattendue de textures et de saveurs gourmandes.

Ça nous plaît  

  • L’intimité du cadre.
  • Le Risotto (onctueux), spécialité de la maison.
  • La Sbrisolona, découverte inattendue d’un dessert gourmand mais pas pesant.
  • La proximité de la cuisine et des cuisiniers qui donne l’impression de dîner chez des amis.

 Ça nous plaît moins

  • PENSEZ A RÉSERVER!
  • Pas vraiment d’effort dans la présentation des plats.

Le prix?

Tout à fait abordable , 80€ (2 personnes) pour un repas complet et bien accompagné.

Comptez 16€ le risotto.

Le petit plus?

La cuisine spectacle lorsque vous êtes face aux cuisines.

On y retourne? 

Oui mais cette fois avec mademoiselle !

C’est où?

159, rue du faubourg Saint Antoine, 75011 Paris

RINO

Qu’est ce que c’est?

Coupons court à tout espèce de suspens gratuit et prenons cette chronique à revers : 

On y retourne? 

Oui et le plus souvent possible… mais pas en toute occasion : ce petit restaurant est une perle de sérénité qu'on se doit de garder pour nous, entre nous. On vous conseille donc d'y privilégier les retrouvailles intimes ou les déjeuners décontractés entre amis, aux grandes tables familiales (forcément bruyantes) ou aux repas animés entre collègues (de toute façon déconseillés en ce furieux climat de pré-élections).

Découverte tardive et hasardeuse de ce début d'année, le Rino aurait presque motivé (à lui tout seul) la création de cet espace de chroniques culinaires. C'est dire l'étendue du choc visuelo-gastronomique.

Ouvert en 2010 sous la direction du chef Italien Giovanni Passerini (le "Artie Bucco" du XI° arrondissement), le Rino est un petit bistrot de quartier (une trentaine de couverts) qui trompe son monde : façade simple, sobre et déco’ épurée, pour une ambition culinaire réelle et sincère.

Chef passionné et impliqué (c'est un plaisir de le voir s'affairer en cuisine) Giovanni Passerini assume et honore son illustre héritage : début remarqué dans son pays d'origine (à Rome, le Uno e Bino, c'était lui) puis délocalisation à Paris dans les cuisines trois étoiles d'Alain Passard (L'Arpège) ou du suédois Petter Nilsson (La Gazzetta).

Qu’est ce qu’on y mange?

La nouvelle cuisine, on y développe avec créativité un art certain de la gastronomie contemporaine, dans cette insolente façon de se réapproprier saveurs, textures et senteurs avec intelligence et imagination (la culture du « beau geste » propre à Alain Passard).

Giovanni propose, nous disposons : 


Menu unique (héritage de son passage à La Gazzetta?), on a pu y manger un duo de coquilles st jacques servies dans leur bouillon aromatisé ou un succulent Risotto d'orge (coloré de moëlle et de couteaux qui fondent littéralement en bouche) en entrées, du canard prodigieusement tendre ou du cabillaud (et ses topinambours grillés) en plat principal, dans tous les cas, des produits frais, souvent accompagnés de légumes de saisons à la cuisson idéale (on se souviendra longtemps de ces navets fermes et croquants). Le dessert vient généralement finir le repas avec esprit, légèreté et fraicheur (un sorbet citron par ci, une touche de mascarpone par là).

Est ce que c’est bon?

On aurait pu suivre aveuglément les conseils et avis du Fooding qui lui décernait en 2010 le prix du meilleur bistrot d'auteur, on a préféré y aller à l'instinct et sans à priori. Vierge de toute idée préconçue.

Force est de constater que…

Oui, vous l'avez compris, quelques bouchés et nous étions conquis. Ici, tout concorde pour une cuisine savoureuse et délicate : cuisson, choix des produits, mariages étonnants de saveurs.
 Il y a un travail sur les portions, et un juste équilibre pour ne jamais tomber dans la lourdeur (et la gourmandise).

Ça nous plaît  

  • L'art instinctif du dressage des plats.
  • Les saveurs dégagées (et cette belle exploitation de légumes souvent oubliés).
  • L'ambiance (sereine, calme, modeste). On s'y sent bien.
  • La cuisine ouverte permettant de suivre avec plaisir le travail minutieux du chef et de sa petite équipe.
  • L'accueil souriant et décontracté (appelez pour réserver, juste pour le plaisir d'entendre l'accent italien vous chantonner à l'oreille. Un plaisir qui ne coute rien).


Ça nous plaît moins

  • Première chronique vierge de tout point noir. On a beau chercher, on ne trouve pas.

Le prix?

Menu unique du midi : Entrée + Plat + Dessert pour 25€. 


Comptez 7€50 pour un verre de vin du jour et 2€50 le café pour une addition plus que raisonnable : 34€/personne.
Nous n'avons pas encore testé le soir, mais comptez a priori sur des menus entre 38€ et 50€.

Le petit plus?

Le Chef Giovanni Passerini vient lui même vous apporter votre assiette. Une délicatesse que n'aurait pas renié Tony Soprano.

C’est où?

46, rue Trousseau, 75011 Paris.

LES QUILLES

Qu’est ce que c’est?

On ne va pas vous mentir, Ménilmontant n'a jamais été notre destination gourmet favorite. Notre dernier voyage c'était soldé par un «Ici on ne prends que le liquide, alors allez retirer avant de vous assoir» et «Ce soir on a que du froid». Bref autant vous dire que l'on n'avait pas gardé un bon souvenir du coin. Mais suite aux critiques relativement enthousiastes de l'Express, du Fooding ou du Figaroscope du restaurant Les Quilles, nous étions prêts à réviser notre jugement sur le quartier, nous n'étions pas si rancunier.

Les Quilles c'est donc LE petit resto tenu par des jeunes « très prometteurs » qui insufflent un air nouveau à Menilmontant… enfin, selon les critiques spécialisés.

Qu’est ce qu’on y mange?

Théoriquement des classiques revisités (saucisse au couteau purée, aller-retour de bœuf, crumble de tomate, etc.) en réalité des plats, certes de bonne facture, mais d'une lourdeur sans égale.

Est ce que c’est bon?

Le crumble aux tomates était plutôt réussi (belle texture), le pavé de bœuf et son gratin dauphinois sans prétention (mais sans imagination non plus), par contre niveau dessert ça se gate. Sur le papier le feuilleté au caramel beurre salé avait l'air appétissant, dans l’assiette c'est une autre histoire ! Le feuilleté boursoufflé aurait pu nourrir toute une famille de labradors.

Peter Nilsson (Chef de la Gazzetta, voir chronique du 24 février) disait très justement qu'un des paramètres fondamentaux de la cuisine est le juste dosage des ingrédients. Dans ce cas ci il y avait beaucoup, mais beaucoup trop de caramel…

Ça nous plaît

  • En faisant un effort : le gratin dauphinois.

Ça nous plaît moins

  • Le service franchement désagréable.
  • La lourdeur générale des plats.
  • L'ambiance (trentenaire mi bobo / mi conseiller fortuneo.fr se prenant pour des banquiers d'affaires de Goldman Sachs).
  • Le rapport qualité/prix.

Le prix?

Plat 17 €

Entrée + Plat 23€

Entrée + Plat + Dessert 27€

Impossible de sortir des 3 formules.

Finalement pas si bon marché que ça lorsque l'on sait que la plus part des plats demandent un supplément de + 3€ à +5€.

Le petit plus?

On cherche encore.

 On y retourne?

Non et on espère ne pas revivre une telle expérience de si tôt.

C’est où?

Pour les téméraires: 123, boulevard de Ménilmontant, 75011 Paris.

LA GAZZETTA

Qu’est ce que c’est?

Wikipedia nous trompe d'entrée de jeux : « La Gazzetta est le plus grand et le plus ancien quotidien sportif italien ». On se rappellera de toujours vérifier nos sources !

Nous ne commenterons donc pas ici les résultats de matchs du Milan AC, n'évoquerons pas non plus les éventuelles rencontres sportives truquées ou les meilleures méthodes d'application (de façon circulaire, sans doute ?) de Gomina ou Pento sur le cheveux sec du sportif italien.

La Gazzetta (pour ce qui nous concerne) est un néo-bistrot proche de la place d'Aligre (XII° arrondissement) tenu depuis 2006 par le jeune Chef suédois Petter Nilsson (aux allures de Patrick Puydebat) et présente une cuisine créative et rafraîchissante.

Qu’est ce qu’on y mange?

Que peut bien proposer un restaurant dont le nom renvoie à toute l'histoire de l'Italie, pris en main par un chef suédois ? On vous aurait bien proposé une réponse farfelue si on avait une idée de ce que l'on mange en Suède…

Plus sérieusement, Petter Nilsson concocte au grès de ses envies et de ses idées, une cuisine à la fois simple et créative à base de produits frais suivants la saison.

Est ce que c’est bon?

Première pierre angulaire de l'AC et de sa quête du Goût, La Gazzetta est une étape obligatoire dans l'ouverture d'un certain esprit gastronomique. Si nous avons encore quelques réserves sur le fond concernant notre dernière visite en date (voir plus bas, rubrique très justement intitulée Ça nous plaît moins ), nous sommes globalement conquis par la cuisine et l'ambiance (parfois un peu bruyante) du restaurant.

Ça nous plaît  

  • Le Menu du midi et ses très originales « 3 petites entrées façon tapas » (suivies d'une déclinaison de plats en catégorie : viande/végétarien/poisson/bavette grillée).
  • Les plats, savoureux.
  • Le professionnalisme indéniable des serveurs, accueillants, réactifs, souriants.
  • La clientèle, jeune et dynamique (belle ambiance).
  • L'incomparable rapport qualité/prix du déjeuner.

Ça nous plaît moins 

  • Lors de notre dernière visite, les plats (poisson du jour) étaient étonnement tièdes.

Le prix?

Testé le midi, le menu déjeuner (entrée+plat à partir de 17€ + dessert à 7€) est une belle découverte. Rapport qualité/prix surprenant.

Nilsson apporte une explication bienvenue lors d'une interview au site goosto.fr :

Goosto.fr : Est-il difficile de faire une bonne cuisine à prix raisonnable aujourd'hui ?

Petter Nilsson : Si l'on suit les saisons et les produits qu'on a sous la main, absolument pas ! Tant qu'on fait simple, pas besoin d'employer un produit du bout du monde.

Pas testé le Menu du soir, plus onéreux (Menu 5 plats : 42€ ; Menu 7 plats : 56€).

Le petit plus?

Le superbe bar qui aurait pu, 50 ans plus tôt, accueillir Don Draper et l'ensemble des publicitaires de Sterling Cooper Advertising.

On y retourne?

Évidemment, et plutôt deux fois qu'une. LA découverte de l'AC de ce début d'année.

C’est où?

9, rue de Cotte, 75012 Paris.

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