Une calamité d'origine publique conduit toujours à une autre calamité publique pour soi-disant corriger la première.
Principe des calamités publiques de Michel de Poncins
L'actuelle inflation des prix est principalement le résultat de l'augmentation de la masse monétaire - la planche à billet - et de l'augmentation des prix de l'énergie. Dans le premier cas l'interventionnisme de l'État en est la cause, dans le second il y contribue largement. Dans les deux cas, il se traduit par des calamités.
En quarante ans de déficits, l'État français1 est devenu obèse. Le site Vie publique confirme cette obésité: en 2022, les recettes des administrations publiques et leurs dépenses ont encore augmenté, les premières un peu plus que les secondes. Mais, surtout, la dette publique a atteint les 2950 milliards d'euros2.
Pourquoi? Parce que l'État français a une gestion calamiteuse. En 2022, selon l'INSEE les dépenses publiques ont représenté 58,3% du PIB et les recettes 53,5%, ce qui pèse lourd sur l'économie. Les administrations publiques ont dépensé plus qu'elles n'ont eu de recettes et ont continué à être déficitaires, 4,7% du PIB3.
Ces 4,7% sont trompeurs: la différence entre recettes et dépenses de l'administration centrale, elle, est de -134,9 milliards d'euros4 en 2022 comme cela apparaît sur le site de l'INSEE, soit 21% de ses recettes. Quelle entreprise ou quel foyer pourrait supporter une telle perte annuelle, un tel quoi qu'il en coûte?
Les étatistes au pouvoir depuis des décennies ont pour agenda de prendre l'argent des uns, sous forme d'impôts et taxes, pour le donner à d'autres, sous forme d'aides, de chèques, de subventions, d'allocations, s'attribuant les mérites d'une solidarité forcée, qui, concrètement, a des effets de ruine pour tout le monde:
Ce sont les calamités publiques destinées à réparer celles induites par les prédations publiques qui les précèdent.
La raison de la différence entre recettes et dépenses provient donc surtout de l'interventionnisme de l'État central dans tous les domaines où le privé ferait mieux que lui: la santé, les transports ou l'éducation par exemple; et de sa gestion technocratique et bureaucratique dans tous les domaines, y compris régaliens.
Le même processus se retrouve avec le marché administré de l'électricité, analysé en début de cette année par Jean-Philippe Delsol les 1er février et 7 février, et sur celui des produits pétroliers, où confiscations fiscales (20% de TVA et environ 40% de TICPE), ont été suivies de corrections l'an passé pour les atténuer.
Comme le prix du baril de pétrole a tendance à reprendre l'ascenseur, donc celui à la pompe, que l'État en profite avec ses taxes proportionnelles, Xavier Bertrand demande une ristourne de 15 à 20 centimes (voir Le Figaro du 1.09.2023), une ristourne de 30 centimes étant exclue en raison des finances de l'État...
Pour sortir de ce cercle vicieux, il n'y a en fait pas d'autre issue que de réduire drastiquement les dépenses et les recettes, avec pour objectif de libérer au plus vite l'économie et les habitants du contrôle et du poids de l'État, qui n'est plus qu'une bureaucratie pachydermique, profitant à une minorité de prébendiers.
Francis Richard
1 - Englobant toutes les administrations publiques: centrale, locales et sociales.
2 - 3013 milliards d'euros au 31 mars 2023
3 - Dû à l'administration centrale, ce qui plaide une fois de plus pour une vraie décentralisation.
4 - Le déficit public total en 2022 est de 124,5 milliards d'euros.