Comment résister dans un monde où « la grande force du commerce, c’est qu’il transforme tout — y compris sa critique — en objet de consommation » ? Thomas raconte. Le choix de s’installer avec d’autres, venu.e.s de plusieurs régions de France, dans les arbres, d’y construire des cabanes, plus proches des oiseaux que du commerce tel qu’il se pratique aujourd’hui (grands entrepôts, pillage, gaspillage, emplois précaires…). Construire, en respectant les arbres, des cabanes (provisoires, bien sûr) plutôt que d’accepter qu’une partie de la forêt soit détruite pour y installer un entrepôt. Il nous donne accès aux échanges de SMS à l’intérieur du groupe, à l’organisation (pas de chef, répartition des responsabilités) et, jour après jour, nous assistons à cette action, aux hésitations, aux inquiétudes, aux espoirs, aux risques. Pas de violence de la part des occupants des cabanes, un apprentissage de la forêt, des vies animales et végétales, une solidarité au-delà du groupe lui-même, et, à l’intérieur du groupe, la vie de chacun.e, ses désirs, ses attentes, son histoire, son engagement. Trois semaines, c’est peu mais tout commence là, dans ces trois semaines qui changent la vie.
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