.... et pickles de concombre au curcuma et épices.
Tous les vins sont bien sûr dégustés à l'aveugle.
Le premier vin a une robe or clair. Son nez est frais complexe, sur le citron, le mousseron, la craie humide, la noisette fraîche et la fumée. La bouche est hyper tendue, tonique, aérienne, avec une matière fine, caressante, et de fines bulles crépitantes, sur une aromatique très chablisienne. La finale est intense, très ample, conjuguant l'amertume de l'écorce d'agrumes, à l'astringence de la craie et de la pulpe de citron. Que ce soit au nez ou en bouche, rien pour moi n'indique la présence de pinot noir. On dirait un grand chablis avec des bulles.
Le chardonnay est pourtant légèrement minoritaire (45 %) complété par 55 % de pinot noir dans cette Grande Sendrée 2008 de Drappier. Ce millésime s'annonce vraiment comme l'un des meilleurs depuis le début du XXIème siècle, en digne successeur de 1988 et 1996.
Le second vin présente une robe dorée, brillante. Son nez est fin, mûr, concentré, sur la pomme chaude rôtie au beurre et le coing confit. La bouche est ample et élancée, enrobante, avec une matière dense à la texture moelleuse, tonifiée par des bulles frémissantes, sur une aromatique d'agrumes confits et de brioche chaude. La finale est puissante, généreuse, offrant une grande fraîcheur, soulignée par une noble amertume sur le pomelo le quinquina, avec une persistance citronnée.
On est sur un style un peu plus mûr et travaillé que le précédent. Tout le monde part sur un blanc de blancs d'un très beau terroir champenois. L'un de nous finit par tomber sur ce classique de LPV : c'est un champagne Grand Cru (Avize) blanc de blancs non dosé de Fallet-Crozet. Faut vraiment qu'un jour je passe chez eux pour me ravitailler !
Cette entrée est inspirée d'une recette de Jean Sulpice, si ce n'est que les cèpes ont été remplacés par des champignons de Paris. Elle est accompagnée par un vin blanc.
Il offre une très belle robe dorée. Le nez est très expressif, sur le citron confit, le cassis, la vanille, la crème brûlée et une touche de noix de coco. La bouche est longiligne, tendue par un fil invisible, et déploie une matière mûre, opulente, intense, marquée par les notes confites. La finale est encore plus riche, plus séveuse, explosant dans tout le palais, sur les agrumes confits, le beurre noisette et la crème brûlée.
Au risque de faire hurler certains, ce vin m'a rappelé un vin blanc que produisait Jeff Carrel au tout début du siècle avec un sauvignon bien mûr vinifié et élevé en barriques neuves (Saint-Génis 2002) que j'avais adoré à l'époque. On est également assez proche de ce que fait l'Arjolle avec la cuvée Equinoxe. Eh bien, je me gourre total (mais je ne suis pas le seul, l'apporteur étant muet comme une carpe) puisqu'on a affaire à l'un des monuments de la viticulture rhodanienne que je n'avais jamais bu : c'est un Hermitage blanc 2012 de JL Chave. Je ne l'imaginais pas du tout comme ça. Je ne risquais pas de trouver ;-)
Ma photo est un peu ratée, mais le plat est un chef d'oeuvre. Cette fois-ci, c'est Simone Zanoni l'inspirateur . La farce est à base de poulet hyper-confit, et les ravioli(s) ont cuit dans le jus de cuisson du poulet bien réduit. C'est d'une intensité gustative dinguissime, très umami ;-) Ils sont servis avec deux vins rouges.
Le premier a une robe grenat translucide. Son nez est très expressif, sur la rose fanée, l'orange sanguine, la framboise confite. J'avoue que dès le départ, je pense à un vin de Reynaud, mais en même temps, il me rappelle également Pradel des Terrasses d'Elise sur certains millésimes.
La bouche est ronde, ample, douce, avec une matière caressante, aérienne, fraîche, délicatement veloutée, et une aromatique très florale, le tout étiré par une grande tension. La finale est très ample, encore plus expressive, sur la violette, la rose, l'orange confite, le réglisse, l'eucalyptus.... Un vin de dingue, à qui l'on peut reprocher un effet saturant lorsqu'on le compare à son voisin.
Au bout d'une trentaine de minutes, il gagne en sobriété et élégance, avec l'orange sanguine qui devient prépondérante, laissant peu de doute sur son géniteur. Après, lequel de ses enfants ? C'est un Châteauneuf du Pape 2011 de Pignan.
Le second présente une robe grenat sombre. Le nez est d'abord réduit, avec un côté animal. Mais dès qu'on agite le verre, il devient nettement plus séducteur, plus frais, sur des résino-balsamiques, l'eucalyptus et le poivre de sechuan. La bouche est élancée, fougueuse, avec une matière intense, séveuse, balsamique, sensuelle, d'une grande fraîcheur aromatique. La finale prolonge toutes ces sensations avec encore plus d'intensité et de fraîcheur. Un vin rien moins que magnifique. Le coup de coeur de la soirée !
J'imaginerais bien un Valinières de Barral. En tout cas, un vin qui aurait du mourvèdre dans son assemblage. Ben encore perdu. C'est un Cornas Geynale 1995 de Robert Michel.
Avec le plateau de fromages, il est servi deux vins blancs
Le premier, je sais ce que c'est, puisque c'est mon apport. La robe est or clair. Le nez est à la fois fin et intense, mariant la mangue à la truffe blanche. La bouche est longiligne, avec une matière fine, fraîche, aérienne, intense, sur une aromatique exotique, compléte par le yuzu et des notes caillouteuses racées. La finale fraîche se poursuit longuement sur l'ananas, le fruit de la passion et la truffe.
Mes amis partent plus sur Jurançon que sur Irouléguy, car ils connaissant moins bien cette appellation. Mais la piste manseng ne fait pas trop de doutes. C'est un Irouléguy Errotik 2015 du domaine Bordaxuria.
Le deuxième présente une robe dorée. Son nez est riche, confit, boisé, sur le citron confit et la noix de coco. La bouche est élancée, avec une matière concentrée au toucher moelleux, sur des notes citronnées / beurrée rafraîchies par de la groseille à maquereau. La finale est intense, mariant les notes boisées et le lemon curd.
L'aromatique me fait de nouveau plutôt penser à un sauvignon mûr à l'élevage appuyé (Pessac Léognan ?). Tout faux : c'est un Corton-Charlemagne 2008 de Bonneau du Martray. Contrairement à l'Hermitage, j'ai eu la chance d'en boire un certain nombre de millésimes,dont certains avaient 15-20 ans d'âge, et cela ne ressemblait pas du tout à ce vin dans mon souvenir. Le boisé était toujours d'une grande discrétion.
En dessert, une trilogie autour de la mûre
Avec un vin "étudié pour" puisque c'est François qui nous le propose.. La robe est pourpre sombre. Le nez évoque la crème de mûre et les épices douces (quand je vous disais qu'il était fait pour !). La bouche est ronde, veloutée, bien mûre (bis), au fruit intense. La fin un chouïa alcooleuse, sur la mûre et épices.
Je suis plutôt parti sur un vin muté à base de grenache noir. Du tout : c'est un recioto della Valpolicella de Luciano Ardini (pas vu le millésime).
Vu la générosité de mes hôtes, je me suis senti obligé d'amener une autre bouteille, accompagné de chocolat Mayan Red de Benoit Nihant (LE chocolatier de Liège où j'ai fait des emplettes).
La robe est grenat sombre. Le nez est fin, sur la mûre, le noyau de cerise et l'eucalyptus. La bouche est ronde, ample, veloutée, avec une matière voluptueuse pétante de fruits, complété par le noyau et des notes résino-balsamiques. La finale est riche, tonique, avec une mâche savoureuse, sur la cerise, la mûre, le cacao et les épices. Superbe !
C'est un porto LBV 2019 de Taylor's (qu'on m'a offert pour mon anniversaire : il n'a pas fait long feu. Merci Cédric !)
Eh bien, quelle soirée. Non seulement j'ai eu le plaisir de rencontrer des personnes avec qui j'échangeais depuis des années, mais quasiment tous les vins étaient d'un haut niveau, dans la lignée de mon séjour belge.