N’étant pas fan de science-fiction, je n’avais pas encore lu ce grand classique signé George Orwell et j’ai eu grand tort car « 1984 » est une dystopie tellement visionnaire que ce texte datant de 1948 fait froid dans le dos, tellement on y retrouve des éléments de notre quotidien.
Alors, certes, George Orwell y décrit un régime totalitaire proche d’une perfection que l’on espère utopique, mais les ingrédients que l’on y retrouve sont d’un réalisme assez effrayant. Du contrôle des médias à la destruction de la pensée autonome, en passant par le contrôle social, l’appauvrissement de la langue, la surveillance constante, l’entretien d’un climat de peur et de haine, la création d’un ennemi commun, l’endoctrinement et la manipulation des masses, « 1984 » donne parfois l’impression de placer le monde actuel devant un miroir…pas si déformant que ça.
À l’heure où des caméras de surveillance sont installées à chaque coin de rue, où l’Internet enregistre chacun de nos clics et où notre téléphone portable contient toute notre vie, le « Big Brother » imaginé par George Orwell il y a 75 ans semble presque prophétique. Et que dire de la nouvelle orthographe visant à simplifier la langue française, voire du langage SMS de nos jeunes, ne font-ils pas écho à ce « néoparler » de George Orwell visant à abrutir les foules et à les rendre incapables de formuler certaines pensées ? Quant à la capacité de faire gober un mensonge à une grande majorité de la population, je crois qu’avec Poetin et Trump nous en sommes déjà presque à la version 2.0 d’Orwell.
Et oui, on ne pourra pas dire que George Orwell ne nous avait pas prévenus !
1984, George Orwell, Folio, 400 p., 9,20€