Méduse, Martine Desjardins

Par Maliae

Résumé : On la surnomme Méduse depuis si longtemps qu’elle en a oublié son véritable prénom. Elle marche tête baissée, le visage caché derrière ses cheveux, pour épargner aux autres la vue de ses Difformités. Elle-même n’a jamais osé se regarder dans un miroir. Placée dans un institut pour jeunes filles à la merci d’adultes peu scrupuleux, Méduse n’a de cesse d’accéder à la bibliothèque des lieux, seul moyen pour elle de s’ouvrir à la connaissance du monde. A force de ruse et de prise de conscience des pouvoirs de ses globes oculaires, qu’elle se garde longtemps de dévoiler, elle nous entraîne dans sa croisade contre l’oppression et la honte du corps.

Avis : Méduse, c’est le surnom que lui donne ses sœurs et qui lui colle si bien à la peau qu’elle en oublie son véritable prénom. Tout ça à cause de ses yeux qui seraient cauchemardesques selon les gens qui les voient. Quand à Méduse, elle a si honte, qu’elle n’ose pas elle-même regarder ses yeux. Sa famille va se débarrasser d’elle pour la mettre dans un Institut étrange, là où des familles sans scrupules abandonnent leurs filles ayant des « difformités ». C’est un lieu pervers et dangereux, avec des personnes qui font froids dans le dos. Mais Méduse va y grandir, et évoluer, elle et ses yeux.

Ce livre est si bien écrit, le style n’est pas lourd mais très beau, j’ai vraiment aimé la voix de Méduse qui nous raconte son histoire, son passé jusqu’à son présent. L’autrice glisse habilement des jeux de mots sur les yeux de Méduse, elle décrit de façon percutante les événements, c’était une écriture lyrique qui se dévore. Les chapitres sont hyper court, faisant du roman un vrai page-turner.

L’histoire est intéressante, elle a un côté fantastique et un peu étrange. Une ambiance un peu poisseuse et assez originale. J’ai aimé découvrir Méduse et sa vie, je ne me suis jamais ennuyée et j’étais curieuse d’en apprendre plus sur l’Institut, sur sa directrice et ceux nommés « les bienfaiteurs ». J’étais également intriguée par les yeux de Méduse, car au final tout tourne autour de ça. À quoi peuvent-ils bien ressembler pour provoquer autant d’effroi ?

C’est un roman que j’ai trouvé intelligent et très bien construit. J’en ai aimé le déroulement, le développement de Méduse, et sa fin. Bien qu’elle passe pour un monstre à cause de ses yeux, j’ai trouvé que les personnages qui l’entouraient étaient bien plus des monstres qu’elle.

C’était donc une lecture que j’ai adoré faire, pour Méduse, pour l’écriture, pour l’histoire.

éé