La rentrée littéraire existe aussi en littérature jeunesse
Par A Bride Abattue
@abrideabattue
Non seulement la rentrée littéraire existe aussi en littérature jeunesse mais elle présente des livres qui peuvent aider parents et enfants à passer le cap.J’en ai lu et retenu quelques-uns parmi ceux qui vont apparaître ces jours prochains en librairie.
Ainsi, à l’Ecole des loisirs, Le petit livre de bébé de Kimiko est un album cartonné dont les pages se tourneront tout en douceur. La proche famille côtoie des animaux qui apprennent à l’enfant les saisons, les verbes et les action essentielles positives comme manger, jouer et se promener, et bien sûr également négatives comme pleurer. Il permet aussi d’aborder les premières notions de numération.Mes grands de Matthieu Maudet raconte une journée un peu dans le même esprit, mais cette fois au sein d’une fratrie.Mon premier jour d’école de Soledad Bravi accompagnera admirablement ce moment si particulier, angoissant surtout pour les parents. Il répond à toutes les questions sur la Maternelle.J’ai adoré 10 chiens d’Emily Gravett (chez Kaléidoscope) qui renouvelle le genre du livre à compter. En effet celui-ci compte les chiens en même émis qu’il décompte les saucisses sur la page opposée, et ensuite vice versa. Les illustrations sont très drôles, inventives et intelligentes. Un vrai régal ! Je n’aurai qu’une critique : il manque le nom de chaque race de chien.Diane la géniale de Estelle Billon-Spagnol et Sébastien Mourrain traite le sujet délicat du harcèlement à l’école élémentaire avec une approche nouvelle car les auteurs ont pris le sujet sous l’angle de l’humour. C’est très judicieux.Dès qu’arriveront les mercredis et les vacances on pourra en profiter pour découvrir la vision surréaliste et poétique adoptée par Tomoko Ohmura pour faire voyager les petits dans Quel train incroyable. Et à la première tension les adultes seront bien inspirés de sortir la boite de Petit sodoku pour grosse colère, dans la collection EDL pour jouer. les joueurs piocheront une tuile à tour de rôle dans le coffre à colères. Le gagnant sera celui qui sera le premier à avoir rangé sa chambre en complétant correctement sa grille à la manière d’un sudoku.J’ai beaucoup aimé également Bing et les esprits de la nuit d’Adriena Fong parce qu’il apprend à apprivoiser ses peurs, sortir de sa solitude, s’ouvrir au monde et réussir à se faire des amis.Cet album assez long (il compte 40 pages) commence le soir, dans un village où on allume des lanternes orangées pour chasser l'obscurité. Tout le monde a peur des esprits de la nuit, des monstres griffus et terrifiants. Ning, lui, est un petit garçon timide qui aurait plutôt peur des autres enfants. Il a tellement besoin de calme, qu'il décide de fuir. Il s'enfonce dans la forêt, s'endort et, à son réveil, fait la merveilleuse rencontre de l'un de ces esprits.On se délectera avec la compilation Tout Suza d’Anais Vaugelade. Avec douze histoires de cette petite fille peu ordinaire en compagnie de son animal de compagnie, un bon gros crocodile, qui endosse successivement tous les rôles ennemi, ami, doudou, gentleman, présentateur, souffleur, complice, consolateur… Tantôt il ne fait que passer, tantôt il prend toute la place. Une chose est sûre, il fait rêver. Voilà un album qui permet d’initier une petite fille au surréalisme et à l’humour.Julien Baer sensibilise les enfant à l’intérêt de ne pas gaspiller avec L’arrosoir, illustré par Marie Dorleans (chez Kaléidoscope). Il nous fait partager les idées de Nina, une petite fille qui a bien enregistré les leçons de sa maîtresse sur la récupération. Elle en découvre l’infini des possibilités. De quoi voir le monde de toutes les couleurs.J’ai une tendresse particulière pour Christian Voltz dont l’univers me réjouit systématiquement. Happy end marque le retour du petit bonhomme grognon décortique la fabrication d’un livre pour enfants qui fera sourire adultes et petits en leur racontant les ficelles du métier.La vie n’est pas toujours un long fleuve tranquille. Laurent Rivelaygue y a pensé en concevant Mon petit frère est une pastèque, illustré par Olivier Tallec dans la collection Neuf.Ma mamie était à l’hôpital et ma maman très très enceinte. J’allais avoir un petit frère. Mes parents se disputaient encore sur le prénom, mais moi, j’avais décidé de l’appeler Bananiol. Quand ma mamie a guéri et que mes parents sont partis à la maternité, je me suis dit que tout allait bien. Sauf que quand ils sont revenus, lui n’était pas là. Et les choses se sont mises à devenir très étranges.Plus grave encore, la perte d’un être cher, dont il est toujours difficile de parler avec un enfant. Voilà pourquoi il est précieux d’avoir sous la main un livre comme Où es-tu parti papi ? de Thierry Lenain et Claude K.Dubois. Les plus grands ne sont pas oubliés. Je n’ai pas encore lu Le soleil est nouveau chaque jour d’Eric Pessan qui est empreint de conscience politique et écologique, mais j’ai lu le dernierRebecca Lighieri, une auteure qui est de plus en plus présente sur les scènes théâtrales sous le nom de Emmanuelle Bayama-Tam. J’ai vu d’elle À l’abordage au Théâtre de la Tempête en 2020 et Clément Poirée mettra en scène un de ses nouveaux textes, Autopsie mondiale en septembre prochain dans ce même théâtre.Pour l’Ecole des loisirs elle a écrit Wendigo (collection médium +) qui, comme elle excelle à le faire, se situe dans un monde fantastique où la protection de l’environnement est prioritaire et qu’elle fait basculer dans une autre réalité à la fois merveilleuse et terrifiante. Selma s’est habituée aux bizarreries de son grand frère. Ivo a toujours été un peu étrange, différent des autres garçons de son âge. Mais depuis peu, elle le sent s’éloigner d’elle. Elle sait qu’il sort chaque nuit et qu’il rentre au petit matin en catimini, comme si de rien n’était. Où court-il ainsi ? Qui rejoint-il ? Selma est prête à le suivre pour découvrir le secret de son frère.Dans les Classiques de l’école des loisirs on retrouvera avec intérêt Le tour du monde en 80 jours de Jules Verne.Chez Rue de Sèvres j’ai noté pour le moment le magnifique Jim de François Schuiten, composé de 126 pages uniquement en noir et blanc, dédiées à tous ceux qui ont perdu un chien.