Un homme en jupe,
Une femme en pantalon.
À genoux devant une croix,
Sur un tapis de prières.
Debout,
Couchée sur le côté,
Noire, blanche ou bronzée.
Une femme avec une femme.
Un homme qui tient la main
D’un autre homme.
Un haut-de-forme sur un jabot.
Des chaussettes jaunes canari.
Look total rose.
Travail ou sans-travail,
Famille ou sans-famille,
Patrie ou sans patrie.
Mais ma vérité,
C’est la seule vérité.
Je l’enfoncerai
À coups de pieds,
À coups de poings,
À grands coups de tatane,
À balles réelles,
Dans le crâne de ceux
Qui portent du rouge
Alors qu’il faut porter du blanc.
Le rouge est impur,
Le rouge c’est le sang.
Et moi j’aime pas le rouge.
Que tous ceux qui aiment le blanc
Viennent grossir mes rangs
Allons mes enfants
Éventrer l’infidèle
Qui ose refuser
Que le rouge s’efface
Au profit du blanc.
Et les enfants y vont.
Étripent,
Eviscèrent,
Évaporent,
Génocident à tour de bras.
Mais au bout d’un moment
J’en ai marre de tout ce blanc.
J’veux du bleu,
Du vert émeraude,
De la terre de Sienne brûlée.
Il y a suffisamment de couleurs
Pour lustrer les flancs de ma mémoire
Au doux papier des livres d’histoire.
Mes victoires sont retentissantes
Et mes défaites amères.
À la fin,
Peu importe la couleur,
Personne ne gagne.
Malheureusement,
À la fin,
Tout le monde meurt.
Mais peut-être que quelque part
Nait
Un nouvel amateur de couleurs.