En suivant les derniers pas de Shizuku Umino, le lecteur découvre tout d’abord un endroit aussi paisible que splendide, uniquement accessible en bateau, idéal pour profiter des derniers instants de la vie. Au fil des pages, il fera également la connaissance des autres pensionnaires de l’établissement et ne manquera pas de s’attacher à la chienne Rokka, adorable petite boule de poils qui se lie d’amitié avec cette jeune femme qui avait toujours rêvé d’avoir un chien et qui lui réchauffera le cœur jusqu’au derniers instants.
Malgré un sujet foncièrement triste, mais abordé avec beaucoup de douceur et de délicatesse, « Le goûter du lion » se concentre surtout sur ces petits plaisirs de la vie dont il faut profiter, allant d’un brin de musique à une bonne tasse de café, en passant par ce rendez-vous hebdomadaire, organisé chaque dimanche à 15 heures, où le dessert préféré de l’un des pensionnaires est servi, accompagné d’une lettre qui invite à découvrir les souvenirs qu’il suscite chez la personne en question. Un petit rituel qui permet d’en apprendre plus sur les autres résidents tout en dégustant leur friandise préférée…
Si je suis généralement assez fan du style nippon et des ambiances contemplatives, j’ai visiblement du mal à accrocher pleinement aux romans d’Ito Ogawa. Je ne suis certes déjà pas grand amateur de desserts à la base, ce qui m’a peut-être empêché de savourer ce roman comme il se doit, mais j’avais déjà eu la même impression de « fadeur » en lisant « La Papeterie Tsubaki ». Je n’ai rien contre une bonne dose d’onirisme et de contemplation, mais tomber en admiration devant la beauté du sourire d’une banane est visiblement au-dessus de mes moyens…
Je retiendrai donc surtout le dépaysement offert par cette île aux citrons, l’amitié sans condition de cette adorable chienne, ainsi qu’un sujet douloureux abordé avec beaucoup de délicatesse.
Le goûter du lion, Ito Ogawa, Philippe Picquier, 272 p., 19€
Elles/ils en parlent également : Catherine, Laetitia, Sandrion, Hélène, Lucile, Marisa