Echo 3 (Mini-series, 10 épisodes) : sauvetage à hauts risques

Publié le 25 août 2023 par Delromainzika @cabreakingnews

Echo 3 est avant tout le remake de Bishvila Giborim Afim, série israélienne de Omri Givon. Si Echo 3 parvient à délivrer de l'action assez palpitante, les personnages sont mal écrits. Mark Boal (Démineurs, Zero Dark Thirty) nous a habitué à ce genre de fictions d'action. Dans ce thriller politique et militaire, Echo 3 fonctionne très bien lorsque celui-ci entre dans le vif. Dès qu'il est sur le terrain, le scénario rutile à toute berzingue mais dès que celui-ci tente de se concentrer sur la personnalité des personnages afin de nous attacher à eux, c'est un peu moins bon. Echo 3 est malheureusement le genre de série qui aurait mérité moins d'épisodes afin d'accélérer le rythme ou simplement de l'adapter en film (ce qui aurait été largement suffisant). Visuellement, il n'y a rien à redire. On sent que Apple a sorti le chéquier afin de donner à la série une belle allure mais avec un aussi bon casting, dommage que les dialogues soient aussi génériques et académiques. Cela casse complètement le rythme du récit (qui prend son temps) à de nombreuses reprises.

Amérique du Sud, Amber Chesborough, une jeune et brillante scientifique, disparaît le long de la frontière entre la Colombie et le Venezuela. Son frère, Bambi, et son mari - deux hommes ayant une grande expérience militaire et un passé compliqué - vont tout faire pour la retrouver...

Mark Boal est connu pour avoir travaillé sur de nombreuse thrillers internationaux (et Triple Frontières pour Netflix est le dernier en date). Echo 3 est d'ailleurs ambitieuses de ce point de vue là, notamment en respectant les diverses langues plutôt que de nous faire croire que tous les pays du monde parlent anglais. Mais malgré toutes les idées que Echo 3 met en oeuvre, la série reste frustrante. Ce n'est pas bien grave dans un sens car l'action secoue mais c'est une série tout juste correcte. La série nous plonge dans le climat socio-politique de l'Amérique du Sud, quelque chose qui est grandement aidé par les décors. Echo 3 a été tournée en Colombie et célèbre quelques fois la culture et la nature latino américaine. C'est une bonne chose et c'est d'ailleurs cet élément bien précis qui fonctionne le plus. Le premier épisode parvient à rapidement installer la dynamique entre les personnages mais la suite de la saison ne fait que peu de choses pour nous attacher à eux et leur quête.

Comme la relation personnelle entre Bambi et Prince qui est réellement développée dans la seconde partie de la saison alors que la première passe son temps à errer. Echo 3 manque de thématiques fortes comme le deuil ou le stress post-traumatique. Les israéliens ont tendance à explorer des thématiques qui nous offrent des introspections sur les personnages derrière l'action. Echo 3 en est exemptée (ou presque), ce qui nous laisse avec l'action plus que les personnages. Dès lors que des personnages secondaires sont introduits, Echo 3 prend le temps de les développer. On en apprend encore plus sur eux que sur le trio principal. C'est quand même problématique quand une série est sensée nous attacher à ses héros plus qu'à des personnages secondaires. Puis ces personnages que le scénario développe disparaissent pendant plusieurs épisodes ou réapparaissent à quelques occasions comme des caméos.

Echo 3 reste une série rythmée et très jolie mais je m'attendais tout de même à m'intéresser un peu plus aux personnages. Difficile de s'investir dans une telle série sans avoir à coeur de nous offrir des personnalités fortes auxquelles on a envie de s'attacher. On vient donc pour l'action plus que pour le destin d'Amber. Le casting, plus que solide, permet de croire en cette aventure sans offrir grand chose de neuf pour autant.

Note : 5/10. En bref, c'est rythmé et très joli visuellement mais Echo 3 n'arrive pas à développer son trio de personnages principaux, laissant le téléspectateur un peu trop en marge du récit.

Disponible sur Apple TV+