Parmi les autres Ecossais dont quelques collectes font l'objet d'une vitrine au Musée national d'Ecosse, signalons John Brander arrivé à Tahiti en 1851 pour y faire fortune. L'homme sait y faire puisqu'il va rapidement être à la tête d'un commerce florissant, traitant aussi bien de cocoteraies, d'élevages d'huîtres perlières, de plantations de café, d'oranges et de goélettes...
À la fin des années 1860, il crée une exploitation d'ovins sur l'île de Pâques et 10 ans plus tard il confie à Jean-Baptiste Dutrou-Bornier le transport des marchandises entre Tahiti, l’île de Pâques et l’Amérique du Sud, une logistique rendue possible et lucrative grâce à ses navires.
Dutrou-Bornier, celui qu'on appellera "Pito Pito, le tyran" envoie des centaines d'habitants, réduits en esclavage, pour les plantations de Brander à Tahiti. Le passage de ces deux-là va laisser de graves cicatrices sur Rapa Nui qui sera vite décimée : le surpâturage rase la végétation de l’île, les îliens fuient ou sont déportés.
À leur tour, le sort ne va pas se révéler tendre pour nos deux aventuriers puisque Dutrou-Bornier, auto-proclamé "roi" de Rapa Nui, sera (très probablement) assassiné en 1876. L'île de Pâques sera néanmoins attribuée à John Brander après un long litige devant les tribunaux français, mais celui-ci décèdera en 1877. Les héritiers engageront une procédure.
L’exploitation reviendra à Alexander Salmon, devenu seul maître de Rapa Nui jusqu’à son annexion par le Chili en 1888.