Hôtel de la folie

de David Le Bailly

Roman - 200 pages

Editions du Seuil - août 2023

David vient de perdre sa grand-mère qu’il aimait particulièrement. Elle s’est suicidée, le laissant seul avec sa mère. Qui fut-elle cette Pia Nerina venue de Naples jusqu’aux beaux quartiers de Paris vivre auprès d’hommes de pouvoir ? Comment a-t-elle pu vivre dans de si beaux hôtels et qui était le grand père de David ?

Comme une introspection dans l’histoire familiale et le passé européen, l’auteur questionne ses souvenirs et enquête. Souvent il parle à la deuxième personne du singulier, interpellant sa grand mère sur ses mystères, ses amours, sa maternité maladive. Le suicide a révélé un mal-être que tous connaissait, à présent il faut mettre des mots sur la folie et le poison qui ronge ces deux femmes - mère et grand mère - comme un leg familial.

Extrait :

"Et jusqu’à la fin tu as continué à retourner là-bas, pour répondre à ce besoin, à cet appel, et tant pis si les frères, les sœurs finissaient par t'insupporter, tant pis si leur mesquinerie, tant pis si ces héritages faméliques autour desquels ils s'empoignaient, tant pis si mille fois tu jurais "plus jamais". Tu as continué comme j’ai continué, presque jusqu'à la fin, à retourner voir maman, et tant pis si elle finissait par m'insupporter, tant pis si sa mesquinerie, tant pis s'il m’était impossible d'oublier, tant pis si mille fois je jurais "plus jamais"..."

Ce qui apparaît comme une autobiographie est un récit très personnel, intime, dans lequel l’auteur est très effacé : de son présent on ne sait rien, à peine évoque-t-il des souvenirs d’enfance. Mais ce qu'il dissèque c'est la relation violente, toxique, qui unit la grand-mère et sa fille. Une maternité maladive, rongée par un mal indicible. Un roman bien écrit, très personnel, sur les liens familiaux.

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