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Sarkozy se justifie tous azimuts

Publié le 19 août 2008 par Juan
Sarkozy se justifie tous azimuts
Nicolas Sarkozy s'est fendu d'une tribune dans le FIGARO. Les interrogations et les critiques sur sa gestion incomplète de la crise géorgienne, et la persistance des tensions armées dans la région ossète l'y ont forcées. "La Russie doit se retirer sans délai de Géorgie" titre-t-il. Ne fallait-il pas le dire et le prévoir dès le début ? Lundi 18 août, Tbilissi accusait encore Moscou de laisser ses troupes avancer sur le territoire géorgien. Et le port géorgien de Poti a été frappé par les forces russes. Les Etats-Unis ont confirmé lundi que les Russes avaient bien installé des rampes de lancement de missiles en Ossétie du Sud.
Sarkozy se justifie dans le FIGARO
"Face au déchaînement de la violence, l'urgence était ailleurs : (...) La première priorité était d'obtenir un cessez-le-feu, pour que prennent fin les souffrances des populations et les destructions. Encore fallait-il créer les conditions pour le faire accepter à la fois par les Russes et par les Géorgiens."
Sarkozy défend sa tactique. Selon lui, il fallait casser la logique de guerre et la seule solution à ses yeux était de faire accepter un compromis imparfait.
"Ce plan ne réglait pas tout. Ce n'était d'ailleurs pas son objet. Mais il a consacré l'accord des parties au cessez-le-feu."
Pour le reste, Sarkozy met en valeur un autre "succès": "l'Europe a répondu présent." Présent ? Oui. Il a raison. Mais dispersée. Sarkozy est parti le 12 août serrer la main du président russe tandis que tous les voisins européens de la Russie, à l'exception de l'Allemagne qui ne s'est ralliée que jeudi, manifestaient leur soutien unilatéral à la Géorgien. Quand Sarkozy retourna rejoindre Carla Bruni au Cap Nègre, les chefs d’Etat de la Pologne, de l’Ukraine et des trois Etats baltes étaient à Tbilissi pour afficher leur soutien à la Géorgie. Quelle unité européenne !
L'Elysée contraint à la transparence

Le site de l'Elysée a fini par mettre en ligne, dimanche 17 août à 14H01, le fameux courrier de Sarkozy au président géorgien, dans lequel il expliquait que l'accord du 12 août autorisait les Russes a rester sur le territoire géorgien à l'exception des zones urbaines, dans l'attente d'une force internationale de paix. L'AFP avait révélé l'existence de cette lettre samedi 16. On comprenait enfin l'immense malentendu de ces derniers jours : pourquoi le président géorgien refusait l'accord; pourquoi les forces russes progressaient en Géorgie.
La Présidence de la République, dans un souci de transparence, souhaite rendre publique la lettre qui établit précisément les modalités de mise en œuvre du point 5 de l’accord de cessez-le-feu en six points, telles qu’elles ressortent de l’entretien du Président de la République Nicolas SARKOZY avec le Président Dimitri MEDVEDEV
Dans cette lettre (à télécharger ici), Sarkozy confirme que les Russes peuvent aller au-delà de l'Ossétie du Sud, "à l’intérieur d’une zone d’une profondeur de quelques kilomètres depuis la limite administrative entre l’Ossétie du Sud et le reste de la Géorgie, de façon à ce qu’aucun centre urbain significatif n’y soit inclus." C'est bien tout le problème.

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