L’écologie, ce n’est vraiment pas un sujet facile puisque, comme chacun le sait, l’énergie dont l’Humanité a besoin ne peut plus provenir de sources polluante et limitées. Bien évidemment, le plus simple consisterait à diminuer nos besoins, par exemple en éliminant joyeusement une bonne partie de l’Humanité.
Mais en attendant de mettre sur pied une vraie solution finale de réduction des bouches à nourrir, et de décarboner assez radicalement une grosse partie de ces encombrants bipèdes qui ont, en plus, le mauvais goût de rejeter du dioxyde de carbone en respirant, on se doit de réfléchir à des solutions, mêmes temporaires, pour nous approvisionner en énergie.
Certes oui, bien sûr, le charbon, le pétrole, le nucléaire, tout cela, c’est fort peu pratique : c’est polluant, c’est par évidence non renouvelable et peu importe que cela couvre nos besoins pour des dizaines, que dis-je, des centaines d’années de façon sûre, efficace et maîtrisée. De même, le gaz ne peut être qu’américain (le russe ayant probablement le défaut de n’être pas assez cher) et de préférence de schiste s’il vient de là-bas, c’est-à-dire obtenu avec des procédés qu’on a consciencieusement interdits chez nous.
Certes oui, le photovoltaïque est une blague coûteuse que le premier nuage ou la moindre averse de grêlons un peu costauds vient ruiner, et dont le recyclage, complexe et coûteux, commence tout juste à être pris en compte, à petite échelle et sans la moindre garantie de faisabilité réelle sur le long terme et à grande échelle.
Certes oui, l’éolien ne sert à rien tant l’intermittence de la production doit être compensée (par du gaz, du pétrole, du charbon ou du nucléaire, cette bonne blague). Il a aussi l’enquiquinant effet secondaire de tuer les cétacés, de polluer les sols avec des dalles de béton dont l’extraction, une fois l’éolienne démontée, n’est que très rarement faite, de nous embarrasser avec des pâles peu ou pas recyclables, et de nécessiter de couper des forêts entières (quand elles ne sont tout simplement pas coïncidentalement brûlées quelques mois avant l’implantation des turbines).
Certes.
Mais alors, on ne pourra que se réjouir franchement de l’engouement récemment développé par une nouvelle source d’énergie, l’hydrogène blanc.
Pour rappel, l’hydrogène blanc (ou hydrogène natif) est ce gaz directement présent dans la nature, par opposition à l’hydrogène vert (obtenu indirectement par l’utilisation d’une source d’énergie renouvelable) ou l’hydrogène gris, brun ou noir obtenu à partir de sources fossiles. L’avantage de cet hydrogène natif est qu’il est peu polluant : sa combustion ne fait que relâcher de l’eau dans l’atmosphère (pas de dioxyde de carbone du tout). Son aspect natif en permet donc l’exploitation à un coût très compétitif face à l’hydrogène industriel.
Or, depuis quelques semaines, les nouvelles bruissent de la présence de nombreuses poches de ce gaz qui serait présent dans des quantités suffisamment importantes pour qu’une exploitation industrielle soit envisagée avec gourmandise : ainsi, en Lorraine, des recherches ont permis de mettre à jour un gisement qui pourrait être le plus gros réservoir mondial de ce gaz. Moyennant quelques étapes industrielles simples (filtrage et compression), le gaz pourrait être rapidement utilisé. Pompon de ce gisement : l’hydrogène y serait produit par une réaction chimique sur l’eau des sous-sols et serait donc renouvelé en permanence.
Le seul défaut du dihydrogène étant la taille, minuscule, de cette molécule, cela imposerait une utilisation rapide afin d’éviter les pertes (ce gaz, même compressé, fuit beaucoup). Mais les concentrations observées permettent déjà d’envisager de nombreuses applications industrielles à des coûts très compétitifs.
Une source d’énergie renouvelable, parfaitement sans danger pour l’environnement, disponible et exploitable directement sur le sol français ? Voilà une bonne nouvelle qu’une administration et des politiciens au taquet ne pourront pas laisser passer sans la saboter consciencieusement : l’historique déjà particulièrement gratiné des tentatives d’exploitation du gaz de schiste dans le pays permet de se faire une idée de ce qui risque fort d’arriver à l’hydrogène blanc.
On se rappelle en effet qu’il y a douze ans, la France interdisait toute exploitation des gaz issus de la fracturation hydraulique du schiste sur son sol. Grâce à cette habile interdiction, le pays se retrouvait immédiatement protégé de toute utilisation de pétrole ou de gaz de schistes en provenance de son propre sol. Cela lui aura aussi permis d’éviter la création de milliers d’emplois tout en restant douillettement dépendant de pays exportateurs pétroliers comme la Russie (jusqu’à récemment), l’Arabie Saoudite ou les États-Unis qui nous font maintenant un vrai prix d’ami sur leur gaz liquéfié apporté à coup de douzaines de méthaniers inclusifs écoconscients super-propres.
Compte-tenu de la tendance actuelle des “élites” politiques françaises à saborder les industries du pays avec une application étonnante (que certains, chafouins, pourraient même qualifier de scélérate), on peut raisonnablement parier sur l’interdiction de toute exploitation de l’hydrogène blanc sur le sol hexagonal, ou, au moins, après des batailles juridico-administratives, à une limitation très handicapante garantissant un solide retard que nos industriels ne pourront pas combler devant une concurrence qui aura, elle, le temps de se développer et de fournir des solutions aussi innovantes que compétitives.
Ceci n’est pas une affirmation en l’air : des sociétés se sont déjà lancées, très concrètement, dans toutes les démarches nécessaires pour lancer l’exploitation de cette nouvelle énergie… à l’étranger. Nul doute qu’elles y parviendront dans un temps record, transformant ainsi le futur eldorado de l’hydrogène blanc en revenus juteux qui passeront donc sous le nez des Français. C’est par exemple le cas de la société Koloma qui a récemment reçu un discret investissement de Bill Gates, ce dernier n’entendant pas passer à côté de l’exploitation de la filière hydrogène (dans laquelle il était déjà investi au travers de sociétés comme H2Site par exemple).
Dans quelles contorsions les écolos français vont-ils se lancer pour justifier l’interdiction de l’exploitation de l’hydrogène blanc sur notre sol ? On ne le sait pas encore mais une chose est sûre : une source d’énergie à ce point dépourvue de problèmes environnementaux constitue une menace un peu trop forte pour leur existence et leur raison d’être…
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