Qu'est-ce que j'aime le numéro 8. (bon début de review, ça intrigue les visiteurs et donc ils liront la review)
C'est toujours les 8èmes épisodes qui sont excellents : 308 de Lost, 108 de Gossip Girl, 108 de Brothers and Sisters ... Et cet épisode de Californication en fait partie. Vous savez ces épisodes tellement bons qu'on n'a pas envie qui se terminent. Comme celui-ci. Je n'aurais jamais cru dire ça mais Californication m'a tiré des larmes ! OMG ! Incroyable mais vrai. Et oui, on tient là le meilleur épisode de la série, à caser avec la courte liste d'épisodes mémorables des séries tv pour ma part (102 de Skins, 106 de FNL, 112 de Damages et quelques autres.) David Duchovny excelle pendant tout l'épisode et on a ENFIN du potentiel dramatique bien utilisé. Vous allez me dire c'est facile d'adorer le seul épisode où il y a du pur drama bien écrit et bien interprété. Mais tanpis, je suis fan de cet épisode et comme je suis quelqu'un qui change souvent et facilement d'avis, je vais dire que oui, Californication est une bonne série. C'est pas trop tôt.
Et avec cet épisode la série décolle vraiment. Certes il y a quelques défauts mais les défauts dans Californication sont assez facilement pardonnables (sinon je serais pas arrivé à ce stade là de la série). Ce qui est vraiment bien avec le show et qui se transmet facilement dans cet épisode, c'est les nombreux niveaux de lecture qu'on peut faire d'une scène, d'une intrigue ou d'une anecdote. Totalement à l'opposé des séries que j'appelle WYSIWYG (What You See is What You Get comme les éditeurs : Prison Break et Desperate Housewives dernières saisons : séries superficielles où y a pas de sens caché derrière des trucs. Tu regardes une scène et c'est tout). En gros pas de métaphores ou sens cachés.
Chose qu'on retrouve chez Californication des fois. Ca donne une certaine profondeur/intelligence à la série. Et cet épisode démontre encore que dire qu'une série est mauvaise point barre, c'est pas bien. Il y a des choses que les séries moins réussies maitrisent mieux que les séries plus réussies. Et encore une fois, j'en reviens au sens caché et à la profondeur cachée de la série. Californication étant la série moins réussie.
Donc un épisode avec du drame fort et omniprésent : étonnant pour Californication qui nous a habitué au style comédie pendant 7 épisodes avec quelques touches de drama qui démontraient un potentiel intéressant. Potentiel pleinement utilisé dans cet épisode puisque le père de Hank meurt et ce dernier essaie de faire comme si de rien n'était en vivant sa vie de tous les jours, donc couche avec une prostituée qui n'en n'est pas une. Et on sent le drama omniprésent, c'est ça une des forces de Californication. Les scènes de sexe cachent quelque chose d'assez profond (sans jeu de mots) et c'est particulièrement bien rendu dans cet épisode.
Le tout ponctué par des flashbacks qui permettent de revenir sur les moments marquants du passé de Hank : rupture avec Karen parce qu'elle couchait avec Bill. C'est donc elle qui a trompé Hank avant lui. Etonnant. Mais les flashbacks relatent aussi la relation difficile entre Hank et son père puisque ce dernier allait tout le temps voir ailleurs et délaissait sa femme ce qui a fortement marqué Hank. Encore une fois Hank est le personnage central de cette série : un personnage à la fois complexe et attachant. On aimerait dire, comme le personnage de Dexter dans un registre complètement différent, que chaque trait de personnalité est cohérent, correspond à un mode de vie établi par le père (mets ta famille avant tout ce qu'a toujours fait Hank depuis le début de la série et le fait qu'il était furieux contre son père pour ses nombreux adultères a fait que c'est Karen et pas lui qui a poussé la séparation car il n'est pas allé voir ailleurs donc coucher avec someone else). Pourquoi avoir perdu 7 épisodes avec de la comédie un peu lourde à certains moments alors qu'on pouvait s'attaquer à ça dès le départ ? Allez savoir. Mais tout ça est excellent. Et si la série s'oriente sur cette direction (ce dont je doute fortement) elle peut devenir excellente. Tout reste une question de dosage parce que la comédie reste quand même un atout majeur de Californication mais les scénaristes nous prouvent qu'ils s'en sortent bien avec le drame et que le personnage principal est bien plus complexe qu'on veut nous le faire croire.
Et un épisode où on nous épargne Charlie, sa femme et sa secrétaire ne peut être qu'un épisode bon. Ce qui m'amène au prochain point : comme Gossip Girl, la série doit faire intéragir ses personnages pour offrir un truc bien homogène et convenable au visionnage. Parce que sérieusement à quoi ça nous sert de savoir que Charlie se tape sa secrétaire et quel rapport avec Hank ? Totalement dispensable. Et on voit dans cet épisode que quand ils sont pas là, c'est bien.
Bref, un épisode remarquable tant au niveau de la réalisation, de l'écriture et du jeu des acteurs. Des épisodes comme celui-ci j'en aimerais plus souvent et je le classe parmi les épisodes qui m'ont marqué par leur justesse, toutes séries confondues.