L'anglicisme a pour équivalent français "traiteur" quand il est utilisé dans le transport aérien concernant les repas servis aux passagers et au personnel pendant le vol. Vous avez peut-être entendu le terme ou lu le mot sur un générique de film. Le catering est le mot désignant la restauration collective organisée sur un tournage de cinéma, ou d'émission de télévision, un festival ou toute organisation pour les artistes comme pour les techniciens et souvent les organisateurs.
Parfois on indique aussi "cantine", mais ce n'est pas tout à fait exact parce que c'est éphémère, limité au temps de la manifestation.
Je me souviens de formidables moments de partage au Théâtre du Peuple de Bussang ou pendant la Mousson d’été en Lorraine, tout comme au Salon du blog culinaire de Soissons, et de soirées chaleureuses quand j'étais bénévole sur le festival Solstice, parce que sont réunis autour d'une même table des personnes d'horizons très différents et qu'il n'y a plus vraiment de hiérarchie. Egalement durant le week-end du Grand bazar des savoirs il y a trois ans. Cela faisait une drôle d'impression de voir la scène transformée en salle à manger.On peut aussi bien se trouver sous une tente en extérieur, attablés dans un parc, ou dans des endroits plus insolites et totalement inadaptés à la restauration sur des lieux de tournage extrêmes comme en haut d’une falaise ou au milieu d’une forêt. Il faut alors combiner la résolution d’un casse-tête logistique et le sens de la disponibilité et de l’adaptation avec, c’est la base, de bonnes compétences en cuisine. Question d’habitude.
C’est parfois un peu étrange quand un catering est installé sur le tournage d’une émission de cuisine et la situation peut vite être surréaliste comme je l’ai expérimentée lors de ma participation à Côté cuisine.
Les Nuits de la Mayenne ont choisi de faire confiance à Charline, spécialisée dans la cuisine vegan, 100 % végétale. Elle a l'habitude de proposer un service de restauration sur place ou à emporter et elle est équipée pour livrer entre une vingtaine et une trentaine de repas.Elle arrive environ deux heures avant le spectacle. Les plats sont à bonne température s'ils doivent être consommés chauds. Il n'y a plus qu'à dresser le couvert avec la vaisselle qu'elle a apporté. A mettre à disposition un choix de boissons et chacun peut remplir son assiette et se restaurer. En toute sérénité car communique le menu en mentionnant les allergènes éventuels. Elle fera place nette ensuite.J'ai goûté et apprécié sa cuisine le soir de la représentation de La Chair de l'objet. Pour cette fois nous étions en intérieur, avec un bar disposant d’eau chaude. Mais ce n’est pas toujours aussi confortable. Les spectacles sont majoritairement programmés en extérieur. Et Charline peut faire face à toutes les configurations.En entrée Petit wrap achards de légumes de saison, coco, cumin, pleurotes et shiitakés façon kebab, qui a fait l'unanimité.
En plat, hachis végétal et accompagnement de saison (des courgettes) qui ressemblait à s'y méprendre - et c'est l'objectif- à un hachis Parmentier traditionnel. Elle aurait pu aussi bien nous présenter un bourguignon, des lasagnes ou un sandwich falafel en passant par un couscous … toujours revisité de façon végétale.En dessert Mousse coco, fraise, framboise
Charline ne cuisine qu’avec des produits de saison, et sa cuisine s’appuie sur la tradition française même si elle peut aussi adapter des recettes du monde ou plus spécifiques de la junk food, en se lançant par exemple dans un cheesecake avec des oreos. Sa seule contrainte est de travailler en fonction des légumes proposés par des producteurs, locaux, au minimum raisonnés en majorité bios. Elle a d’autres valeurs fortes comme l’éco-responsabilité, voilà pourquoi elle apporte sa propre vaisselle, n’a pas recours à de la vaisselle jetable ni aux contenants en plastique.Elle démontre que la cuisine végétale peut être gourmande et généreuse à des clients qui, à 80% ne sont pas végétariens. Je prône l’inclusivité du véganisme dit-elle avec humour. Son plat fétiche est le Butter Chick, bien entendu sans poulet, dans une version qui bluffe les vandales !Mais son plat préféré est aussi sa dernière découverte, une Moussaka 100% légumes frais mayennais.Elle s’est installée à Laval au 23 rue des Bouchers, il y a comme ça des pieds-de-nez que fait le destin. Munie d’un Master des sciences de l’éducation, elle était bibliothécaire et enseignante documentaliste. Et puis in jour elle a commencé à partager ses recettes sur Internet tout en continuant son premier métier. Mais l’envie d’une reconversion a été plus forte que la sécurité de l’emploi . Elle a franchi le pas en 2018 après avoir assumé une double vie professionnelle pendant quelques mois.C’est sans doute parce que la qualité est au rendez-vous qu’elle n’a pas eu besoin de chercher des clients. le bouche à oreille a très vite fonctionné. Après l’organisation de repas de fêtes on l’a sollicité sur des festivals pour faire le catering. Même la période de confinement ne fut pas stérile car elle a fait de la vente à emporter. Et elle était présente à Echologia en mars dernier pour la fête de la nature.La carte change toutes les semaines pour un service assuré le midi. Le service de traiteur se fait uniquement sur réservation et elle adore imaginer des soirées à thème et s’adapter aux challenges qu’on lui lance. On peut -sous certaines conditions- consommer sur place ou venir chercher une commande le soir entre 18 et 19 h 30. Elle dispose d’une salle privatisable rue des Bouchers. Et elle livre -à partir de 20 personnes- dans un périmètre allant jusqu’à Angers. Compter 20€, entrée-plat-dessert.Tout est expliqué sur son site Cha cuisine. Et des photos appétissantes sont régulièrement postées sur ses comptes Facebook et Instagram.