Approchez-vous, baissez les yeux sur mon amour,
Que je cherche en vos mains une chère figure
Pour vivre et m’en aller encor le long des jours
Périssables avec une douceur qui dure.
Ces veines, bleus ruisseaux ne faisant pas de bruit,
Je les veux suivre au bout de leur grande aventure
Qui va du poignet mince au fond des doigts subtils,
Toujours sous le regard perdu de la nature.
Après avoir erré dans d’étranges pays,
Je fermerai la porte aux formes de la Terre
Et, tenant dans mes mains vos paumes prisonnières,
Je referai le monde et les nuages gris
Et les oiseaux qui vont se poser sur la mer.
Jules Supervielle
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