Overmono ‘ Good Lies

La trajectoire d’Overmono me fait un peu penser à celle d’un autre duo récent, Bicep. Mais les deux Gallois, les frères Tom et Ed Russell, se distinguent pourtant aisément de leurs compères irlandais (lesquels ont, certes, déjà publié un second album il y a un an), et les influences les plus notables chez eux sont bien différentes, chacun des frères ayant ses prédilections – les musiques respectives des deux duos se complétant alors merveilleusement.

À l’écoute de « Is u » je reconnais immédiatement la voix de Tirzah, et il s’agit évidemment non d’une collaboration mais d’un sample savamment utilisé (j’avoue avoir les deux albums de l’artiste anglaise mais ne quasiment jamais les écouter… il faudra que je me penche dessus à nouveau un de ces quatre). De même sur « Calling out », avec cette fois-ci la voix d’un certain slowthai.

Plus tôt, « Arla fearn » me fait irrémédiablement pensé à Will Bevan, celui qui se cache littéralement sous le pseudo Burial depuis au moins 2006 et son premier album éponyme l’ayant exposé aux yeux, et oreilles, du monde entier. « Skulled » me remémore ma période drum’n’bass, laquelle a été tardive puisque j’ai réellement découvert le genre avec les albums de Roni Size/Reprazent, Photek et Goldie seulement à partir de 2008.

(Et, alors que je n’arrivais pas à retrouvrer à qui, après de nombreuses écoutes, le nom d’Autechre m’est revenu comme une évidence, époque Amber en particulier, mais aussi ceux d’Underworld ou encore The Prodigy (époque Music For The Jilted Generation). Oui, je sais, je pars dans tous les sens, et une chose est certaine : je pense finalement que je me trompe, car les influences et inspirations des deux frères semblent définitivement intégrées et alors citer d’autres artistes comme repères s’avère tellement réducteur que je vous conseillerais presque d’oulblier tout ce que je viens de dire.)

Quant aux chiens sur la pochette, on se retrouve bel et bien à la croisée de Blur (et sa courses de lévriers) et de Snoop Dogg (le doberman…) Pour autant ni pop, ni hip-hop, et loin des années 90, Overmono repousse les barrières aussi loin que possibles. Pour le clin-d’œil, Tom et Ed ont collaboré à plusieurs reprises avec un certain Joy Orbison que j’adore (et avec qui ils partagent désormais leur maison de disques, XL).

(in Heepro Music, le 09/08/2023)