Apparemment, dans toute la Cisjordanie (hors Jérusalem), il n’y a qu’une seule galerie. Il y a de nombreux centres d’art, des associations qui font un excellent travail de promotion des artistes palestiniens, comme ce centre, cette fondation (qui décerne tous les deux ans le prix du meilleur jeune artiste palestinien), cette association, cette ‘galerie virtuelle’, et d’autres sans doute.
Mais, hors Jérusalem, une seule galerie, récente, difficile à trouver, encore un peu artisanale, Al Mahattah à Ramallah. Ils en sont à leur quatrième exposition en cinq
mois d’existence, leur économie est un peu chancelante (et mon modeste achat n’est qu’une goutte d’eau dans leur budget).L’exposition actuelle comprend beaucoup de peintures assez classiques, dirais-je (mais, au moment de ma visite, une partie des oeuvres était en itinérance au Golan pour un festival).
Parmi les pièces qui m’ont frappé, cette sculpture rouge, massive et triste, de Jhon Halaqa, mais surtout le travail d’un couple de Golanis, tout deux fascinés par l’apparition et la disparition des formes. Elle, Diala Halaby, photographie à travers des voiles, des corps nus ainsi déformés, rendus fantomatiques. On dirait des encres abstraites, des calligraphies fantastiques d’où soudain émerge un bras, un sein, une jambe, un visage.Lui, Ayman Halaby, peint des corps estompés, qui se défont,
se délitent, à travers lesquels la matière transparaît. Tous deux sont jeunes, pas encore confirmés, mais c’est ainsi que peu à peu la scène artistique ici se construit.
Photos de l’auteur.