Hania Rani continue de publier de la musique qu’elle compose elle-même, que ce soit pour ses albums personnels (Esja, Home et, dans quelques semaines, Ghosts), ou pour des œuvres qu’elle accompagne alors (souvenez-vous de sa compilation Music For Film And Theatre), comme c’est le cas ici avec On Giacometti. La pianiste polonaise nous explique tout cela en détail…
Il s’agit de la musique d’un film documentaire sur le peintre et sculpteur suisse, dont elle nous dit être admiratrice depuis longtemps, et sa famille. Suite à un échange avec la réalisatrice Susanna Fanzun, Hania Rani décida d’aller vivre quelques mois dans les Alpes suisses, non loin de là où Alberto Giacometti était né. C’était en plein cœur de l’hiver, et au beau milieu de la glace et de la neige, dans une vallée où le soleil passait peu durant la journée, mais, dans son studio, éloignée de tout ce qu’elle connaissait alors, elle le vécut tout de même très bien.
Hania Rani confie qu’elle trouve ses nouvelles compositions proches de ce qu’elle avait pu nous livrer avec son tout premier album Esja, qu’elle avait justement composé dans un endroit plutôt froid également, l’Islande. Elle l’a essentiellement créé en improvisant des mélodies, avec des harmonies simples, des silences. Elle ne quittera les montagnes alpines qu’à l’arrivée du printemps, avec la fonte des glaces et de la neige.
Les treize morceaux de On Giacometti font partie de la bande originale de I Giacometti (à lire non en anglais mais en italien : Les Giacometti) et sont aussi beaux et froids que des montagnes devant nos yeux ? On les sent proches, et lointaines à la fois. Rassurantes, et effrayantes malgré tout. Ce vide, ce silence, nous enveloppe aussi chaleureusement qu’il nous surprend, nous autres, habitués au tumulte du quotidien, citadins où que nous soyons car happés par les grandes villes et leur agitation de ruche d’abeilles en permanence butineuses.
Notez le violoncelle de Dobrawa Czocher sur « Allegra » et « In between ».
(in Heepro Music, le 08/08/2023)
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