Si doux est le tourment que j'ai au cœur
que je vis satisfait de cette beauté cruelle.
Dans un ciel de beauté, que croisse la cruauté et que disparaisse la pité,
ma fidélité sera toujours comme un rocher face aux flots d'orgueil.
Que le faux espoir fuie loin de moi,
que ni le plaisir ni la paix ne descendent en moi,
et que l'infâme que j'adore me refuse le réconfort d'une bonne rançon,
ma fidélité vivra (néanmoins) au milieu d'une infinie douleur, d'un espoir trahi.
En proie au feu et au gel, je ne trouve plus de repos.
Au céleste port je trouverai le repos.
Si elle me blesse le cœur par le coup mortel d'un trait inexorable,
changeant (le cours de) mon destin, je guérirai mon cœur avec un dard mortel.
Si ce cœur inflexible qui m'a ravi
n'a jamais ressenti la flamme de l'amour,
si la cruelle beauté qui a conquis mon âme me refuse sa pitié,
plaise à Dieu que dolente, repentie et languissante, un beau jour elle soupire après moi.
Livret de Carlo Milanuzzi, musique de Claudio Monteverdi
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