Un article lu trop rapidement et j'ai soudain cru que cette idée qui me trotte dans la tête depuis des années avait enfin été implémentée par CIMB, établissement malaysien. Hélas, il n'est, en l'occurrence, question que de permettre aux entreprises de régler leurs impôts via un système classique de paiement de facture intégré à ses services en ligne.
Tant pis ! Je remets ma proposition sur la table, en espérant que quelqu'un finisse par s'en emparer concrètement et devienne de la sorte un héros pour les millions de petites structures qui aimeraient tant être soulagées de tâches administratives improductives. Bien sûr, de nombreuses banques dédiées aux PME, surtout parmi celles qui ont émergé ces dernières années, ont enrichi leurs offres d'outils pour les aider, notamment en matière de comptabilité, de facturation… Mais il reste des lacunes à combler.
Celle à laquelle je pense concerne donc les taxes, qui figurent probablement au sommet du palmarès des corvées universellement exécrées. Dans certains cas, par exemple pour les formes juridiques de société les plus simples (l'entreprise individuelle, en France), les solutions de gestion mises en œuvre par les institutions financières préparent automatiquement les données requises pour les déclarations ou, à tout le moins, leurs plates-formes comptables disposent de toutes les informations nécessaires.
Pourquoi donc l'étape suivante, qui me semble pourtant évidente, n'est-elle jamais développée ? Serait-il si difficile, à partir de ces sources existantes, de la connaissance des caractéristiques de l'entreprise et du calendrier officiel des démarches, de pré-remplir les formulaires des services fiscaux (pour la TVA, l'impôt sur les sociétés…) – en laissant éventuellement à l'utilisateur la possibilité de les compléter quand des circonstances particulières l'exigent – puis de générer le paiement correspondant ?
L'absence d'accès programmatique (par API) à la plupart des fonctions impliquées constitue vraisemblablement un obstacle important, quoique d'autres contextes, tels que les agrégateurs de comptes, ont montré qu'il pouvait être contourné. Les grands groupes qui souhaiteraient tenter l'aventure ont toutefois un poids suffisant pour faire évoluer la situation, d'autant plus s'ils font valoir auprès des autorités que l'approche envisagée représente un sérieux gage de ponctualité et de fiabilité des opérations fiscales.
Puisqu'il semblerait que l'ouverture à des capacités extra-financières (« beyond banking ») soit dans l'air du temps, que la séduction des TPE et PME soit devenue prioritaire… et que les offres en la matière soient désormais plus ou moins identiques d'une enseigne à l'autre, l'assistance à la gestion des impôts devrait s'imposer comme une piste à explorer pour une banque désireuse de se démarquer de la concurrence, qui plus est en plaçant les préoccupations de ses clients au centre de son attention.