Le petit Clément a tout juste 11 ans, en 1914, lorsque son père part pour le front en lui confiant, avec un sourire grave, la maison familiale.
Le jeune garçon, qui bat le tambour communal avec un enthousiasme sans pareil pour porter les nouvelles aux villageois, ne sait pas encore le poids du malheur. Il va l'apprendre en lisant un carnet que vient lui remettre, fin 1918, un compagnon de ce père que le maire est venu annoncer, deux mois auparavant, mort pour la France.
De ce premier deuil, Clément fera une leçon de vie. Elle l'incitera, durant l'Occupation, à rejoindre la Résistance et à parcourir les grandes forêts de pins ou leurs lisières en quête de renseignements sur l'ennemi et de clairières où effectuer des parachutages.
Mais les blessures de la vie ne cicatrisent jamais.
Partagé entre deux amours, meurtri par l'existence, Clément sombre dans le silence, s'éloigne des siens, se sent de plus en plus seul. Jusqu'à ce jour où, venant de l'intérieur des terres, un vent apporte la terrible nouvelle : sur les rives de l'étang de Lacanau, des aménageurs se préparent à détruire son cher Cousseau, la forêt de son enfance...
Le sang de Clément va alors bouillir à nouveau dans ses veines et la résine des pins couler en son cœur. Mais le petit tambour de la guerre de 1914 retrouvera-t-il en lui assez de confiance et de force pour appeler à la rébellion et tenir tête, avec une poignée d'amoureux de la nature, à la cupidité de quelques-uns ?
Éditions LUCIEN SOUNY
« La maison du passéLes silences de la sorcière »