Dès mon jeune âge, ma mère, qui avait 13 ans quand elle a vu West Side Story, et en était restée une grande fan, l'avait réécouté avec moi. On avait le 33 tours qu'on connaissait lui avais demandé les images dans la pochette faisaient référence à quoi et elle avait choisi de louer le film au club vidéo pour nous le montrer. Je savais que ça allait chanter, mais bon, je n'avais jamais vu de films chantés. Ne voudrait plus en voir. Ça ne me convenait pas, ce type de proposition.
What the fuck ?
Si je veux sentir de la rage et de la colère, je veux voir une veine sortir du front de Peter Finch dans Network pas taper du pied en claquant des doigts.
Plus tard, à la télévision, dans un film qui passait, Frank Sinatra s'accouderait au bar et venant tout juste de dialoguer avec deux autres personnages, commencerait soudainement à chanter, me faisant éclater de rire. Ce qui n'était aucunement le but de la scène, j'en suis certain. Alain Resnais, Tim Burton, Woody Allen donneraient aussi dans la comédie musicale, chaque fois m'irritant davantage.
Mais comme toujours, il y a exceptions.
Chicago de Rob Marshall
J'ai travaillé fort pour en trouver un 5ème. L'histoire de deux femmes des années 20 assassinant ceux et celles qui les tracassent et défendue par un avocat au veilletées louches nous est chantée avec une certaine part de charme et d'excitation visuelle. Renée Zelwegger avant d'être momifiée par les chirurgies plastiques et Catherine Zeta-Jones portent ce film sur leurs épaules et je ne mens pas en disant que j'avais l'impression de voir Richard Gere jouer un personnage pour la première fois. Dans Days of Heaven, American Gigolo, An Officer & a Gentleman, The Cotton Club, Internal Affairs, Pretty Woman, j'ai eu l'impression de voir chaque fois le même personnage sans émotion. Je me rappelle avoir tapé du pied pour Chicago. Ce qui est bon signe.
Mamma Mia de Phyllida Lloyd
Evan Rachel Wood, Jim Sturgess et Joe Anderson jouent (et chantent) avec la chanteuse Dana Fuchs qui fait ses débuts au cinéma dans un hommage l'univers et aux oeuvres des historiques Beatles. Des dizaines de clins d'oeil sont faits dans ce film autour de la vie des Beatles, de leurs créations, de leurs histoires d'amour et de leurs peines. On place l'action dans les années 60 qui les ont glorifiés, et chez les jeunes, qu'ils ont transformé à jamais. Comme le monde de la musique. Des caméos de Bono, Salma Hayek et Joe Cocker. Et une musique formidable.
Tommy de Ken Russell
Album fétiche de mon adolescence, j'en connaissais toutes les paroles. Fortement inspiré de la vie et de la mort de son père, tué durant la seconde grande guerre, Roger Waters a choisi Parker pour mettre en images son opus anti-guerre. Pink est incarné par Bob Geldof, chanteur irlandais des Boomtown Rats, Bob Hoskins joue un gérant de la musique rock et Joanne Whalley, à tout juste 18 ans, joue une groupie. Gloire, déchéance, guerre, dévastation mentale, troubles post-traumatiques, deuil, solitude, auto-destruction, errance, tout y est évoqué. Film clairsemé de l'animation de dessins de Gerald Scalfe et Micheal Seresin.
Mentions honorables: The Rolling Stones Rock'n Roll Circus, The Song Remains The Same, Sign O' The Times, The Last Waltz, One+One (Sympathy For The Devil) qui ont parfois quelques éléments de surréalisme, mais pas de réelles trames narratives.
J'ai ces 8 films dans ma vidéothèque pas Chicago ni Mamma Mia