A L’Hostellerie, dans le parc de la Chartreuse (tout près du puits de Moïse), Itinéraires Singuliers propose l’exposition « Henri Guibal, la couleur et son ombre ». Jusqu’au 17 septembre. Mercredi au dimanche, 14-17h30.
« La couleur et son ombre », c’est en effet deux aspects de l’art d’ Henri Guibal: une face sensuelle, colorée, souriante. Et une face sombre, douloureuse, poignante. Deux côtés de la vie. On connaît tous cela…
La première et la dernière salle montrent des femmes et des paysages qui pourraient faire penser à l’ambiance des tableaux de Gauguin. Une végétation luxuriante, des femmes à demi-nues, lascives et libérées…Je ne crois pas que H. Guibal soit allé en Océanie, juste dans le Midi de la France! Mais il exprime ce bonheur simple et nature, enveloppé de tissus joyeusement colorés (on en devine des morceaux ici et là) et mêlé à des paysages chauds et généreux. Ci-dessous, un extrait d’une de ces peintures avec femmes, et une autre toile où la couleur elle-même, en mouvements, crée le paysage. C’est plein, vivant, fougueux, ardent… Telles des œuvres de certains peintres « Fauves ».
Dans la salle centrale, l’atmosphère se fait plus lourde, plus violente. Le thème s’intitule « l’enfant mort ». Pendant six ans, Henri Guibal, devenu un peu plus âgé, a travaillé sur ce sujet, réalisant plusieurs études et toiles. « Je ne sais pas qui est cet enfant », dit-il. Mais on comprend qu’il représente sans doute tout ce qui est insupportable à l’homme : la souffrance, la guerre, la séparation, la misère… la mort. Cette partie de l’exposition est évidemment très forte. J’ai été particulièrement touchée. Les dessins, surtout, m’ont paru tellement spontanés, expressifs…Jetés en quelques cris sur le papier…Des dessins-hurlements. Des dessins-déchirures. A l’origine de ces extraordinaires dessins, on imagine une gestuelle de l’artiste pleine de colère, d’impuissance, de désespoir.
Mais, de toute façon, Henri Guibal a le pinceau et le crayon tellement sûr, vif, direct, sincère…!
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