Un article du Huffington Post. Il faut bien dire que les syndicats de police sont bien les seuls en France à être tout-puissants. Il n'en demeure pas moins que lorsque dans un État démocratique la police prend le pas sur les pouvoirs publics, la dictature, n'est pas loin.
Lorsqu'il est arrivé au pouvoir Micron a promis qu'il allait nettoyer les écuries d'Augias.
On a vu :
Le nombre de dignitaires macronistes en examen ou condamnés a battu tous les records.
- Le ministre de la Justice Dupont-Moretti Eric, devra passer en jugement devant la Cour de Justice de la République, pour avoir profité de sa situation de ministre de la Justice pour régler des comptes personnels avec des magistrats, lorsqu'il était avocat. Décision confirmée il y a cinq jours par la Cour de cassation, en dépit des 8 pourvois établis par le prévenu.
- Le ministre de l'Intérieur Darmanin Gérard, accusé de viol, a été blanchi par la justice
- Bayrou François, haut responsable d'En Marche, a été mis en cause en 2017 pour suspicions aggravées de détournements de fonds du Parlement européen pour payer des assistants parlementaires du parti. Il a nié toute irrégularité.
- Ferrand Richard , ex-président de l'Assemblée Nationale, proche allié d'Emmanuel Macron, a fait face à des allégations d'arrangements financiers irréguliers liés à une mutuelle dont il avait la gestion. Il a nié toute malversation et l'affaire a finalement été classée en 2018.
- L'ex-garde du corps d'Emmanuel Macron, Benalla Alexandre, a été mis en examen pour des violences contre des manifestants alors qu'il se faisait passer pour un policier en 2018. Il a été licencié par Macron.
- En 2021, le ministre de l'Écologie de Rugy François a démissionné suite à des allégations de dépenses extravagantes pour des dîners et des rénovations somptuaires lorsqu'il était en poste.
La tradition républicaine voulait que les mis en examen devaient démissionner. N.B : il y a des pays démocratiques où les dignitaires éclaboussés par des rumeurs persistntes démissionnent avant d'être traduits en justice. La Grande-Bretagne notamment et les démocraties du nord de l'Europe.
La "tradition' micronesque ? Ça lui en touche une sans faire bouger l'autre, et il l'affirme publiquement, sans aucune honte.
La honte ? Combien de divisions ?
Lire ici l'article du Huffington Post (peu suspect de bolchévisme !)
Voir en annexe un très intéressant rapport sur la comparaison européenne des Agences de Contrôle de la Police (A.C.P)
Résumé du Pdf joint, par Claude (I.A)
Voici un résumé de ce rapport sur les agences de contrôle externe des polices dans 20 pays :
● Autrefois réservées à quelques pays, les agences de contrôle externe de la police sont désormais très répandues dans les démocraties. Suite à des cas de mauvais comportements policiers, un consensus est apparu sur le besoin d'un contrôle plus impartial pour garantir le respect des droits.
● L'étude compare 25 agences dans 20 pays européens et au Québec. La plupart ont été créées entre 1980 et 2000.
● Ces agences traitent les plaintes des citoyens et font des recommandations. Mais, peu ont un pouvoir de sanction disciplinaire ou de poursuite judiciaire. Leur capacité d'action dépend de leur indépendance et de leurs ressources.
● L'indépendance formelle est maximale en Espagne et Suède, minimale au Royaume-Uni et en Suisse. La France a une position moyenne.
● Les ressources par policier contrôlé varient du simple au quadruple entre les agences. La France est la moins bien dotée d'Europe.
● Les agences les plus indépendantes sont aussi les moins bien dotées en ressources. N.D.L.R : la France cumule la dernière place en matière de ressources, et une « indépendance » très moyenne.
● Deux types d'agences ressortent : les "faiblement indépendantes et riches en ressources" et les "indépendantes et pauvres en ressources". Les premières se trouvent plutôt dans les pays riches et dotés d'une justice indépendante. Les secondes plutôt dans des pays moins riches.
● L'absence de données homogènes en Europe sur les polices empêche d'évaluer l'efficacité des agences.
N.D.L.R
En France l'Agence de Contrôle n'est pas externe à la police. Autrement dit : en France, c'est la police qui contrôle la police. On l'appelle d'ailleurs la « police des polices »
Qui plus est, c'est la France qui occupe la dernière place du classement concernant le nombre de personnels dédiés au contrôle des forces de police.
Dans ces conditions, on ne peut que lever un sourcil, pour les plus mesurés, et pouffer franchement pour les autres, lorsque les médias de révérence claironnent haut et fort qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter : la police des polices s'occupe de l'affaire !
De tout temps, dans notre pays, lorsqu'on veut enterrer une affaire, on crée une commission. De la même façon, depuis 1884, on a inventé une « police des polices» essentiellement pour ne pas gêner les policiers dans leur travail.
Depuis longtemps maintenant les personnels des services publics qui font grève n'ont plus le droit de seulement réclamer le paiement des jours de grève. Sauf les policiers !
Je précise que dans la plupart des pays d'Europe les agences de contrôle n'ont rien à voir avec la police, ce qui apparait très logique. En France, la seule évocation d'une telle mesure provoquerait la mise en grève immédiate de l'ensemble des policiers.
Les policiers, comme tous les français ont droit à une justice équitable. Mais, comme tous les citoyens, en aucune façon à l'impunité lorsqu'ils ont failli.