Magazine Journal intime
Au bord du canal, là où en hiver, parfois, des hommes sautent dans l’eau pour sauver un chien et finissent par se noyer, il y a cet endroit mal isolé où des rayonnages disjoints contemplent le monde. Cela n’a rien d’étouffant ou même d’intimidant : c’est un lieu qui guérit un peu des douleurs récalcitrantes, qui agit à la manière d’un baume que les fantômes de ceux partis trop tôt te prodiguent, l’air de ne pas y toucher, entre deux rangées de livres, à l’abri de la tramontane qui, dehors, siffle dans les arbres devenus fous.