C'est né du criant besoin d'évasion qui nous habite.
Et auquel on répond dans la nuit de mercredi et de jeudi.
Twing Ling, 53 ans, Hunter, 51, Monkee, 24, Punkee, 20, fuient vers Hawaii dans la nuit.
Pendant la pandémie, particulièrement 2020, nous étions tous les 4 services essentiels. L'amoureuse dans les services financiers. Moi, dans les rues au service des bacs de compost, déchets et recyclage en périls. Monkee, étudiant paramédic, exigé sur le terrain, Punkee, étudiante en soins infirmiers, exigée aussi dans la CHSLD. La télé de TVA qui titrait dramatiquement "Le Québec est en pause" nous faisait hurler.
Pas chez nous, non, jamais été plus actifs. On ne se voyait plus. Jamais n'étions nous tous les 4 au même endroit. Sinon quelques fois endormis tous les 4 dans le même logis, mais à des moments différents. Mangeant rarement ensemble. Se saluant parfois d'un air amusé (et fatigué) quand on se croisait d'un "Hello stranger" de temps à autres.
Pandémie s'amenuisant, on s'est retrouvés peu à peu.
Mais depuis deux semaines, on y est revenu. Nous quittons 18 jours hors continent. La belle et moi on travaille comme des fous afin de ne pas laisser nos navires couler pendant nos absences. Elle, ne terminant jamais plus tôt que 20 heures, moi, formant les trois personnes qui me remplaceront entre 6 le matin et 15h et courant les affaires de dernière minute.
Punkee a connu quelques épisodes de vacances-avant-les-vacances, avec son amoureux, en sea-doo sur le St-Laurent suivi d'un week-end, toujours avec son amoureux, mais avec aussi une dizaine d'ami(e)s, à Charlevoix, dans le bonheur absolu. Le zen avant la tempête infirmière.Monkee est plus désorientant. Futur travailleur de nuit, il les occupe activement de plus en plus. Je quitte pour travailler à 5h le matin. je l'entends corrompre un(e) ami(e) en jasant au sous-sol, son domaine, ou en jouant sur la Twitch. Ce qui fait que lorsque je reviens du travail, autour de 16h, bien souvent, il vient de se lever. Ou a quitté pour vivre son "matin" ailleurs. Il découche 5 soirs sur 7. Je le comprends. À 24 ans, je n'était plus chez mes parents depuis 6 ans. Et peut-être le même style de vie. On ne s'en est jamais parlé, mais il suit ma tengeant auto destructrice.Comme il ne sera pas paramedic engagé autrement que par le gouvernement, donc pas avant l'automne, il compte vivre tout ce qu'il a envie de vivre avant d'être étouffé par les horaires qu'il ne pourrai plus choisir.
On a donc peiné à être tous ensemble depuis 7 jours. Premier repas à 4 hier. Unique repas à 4 en une semaine. Probablement parce que justement, il est minuit moins une et nous avions besoin du cercle familial afin de tout conjuguer aux mêmes temps de verbes.
Dans le chaos de ma semaine, afin de me garder un pied dans l'eau, dès que j'avais une chance, j'errais sur Spotify, sur Twitter ou sur Threads. Ou sur TikTok. Mais c,est si vain Tik Tok, siiiiiiiii vain. C'est du narcissime croisé avec de la soft porn avant d'être interressant une fois sur 15. Twitter, son propiétaire est si vil, siiiiiiiiiiiii vil, milliaradaire troll qui se calisse d'absolument tout. Surtout des autres. L'autre pour Dr.Evil Musk, c'est une simple chance de faire des sous avec. Cette semaine, il a fait tomber les lettres de Twitter sur l'édifice des bureaux de San Francisco, sans permis, et fait installer le X qu'il impose depuis. Sans permis aussi. X semble une obsession pour lui, son fils est aussi baptisé X.
Xpliquez moi quelqu'un. Comment avoir du respect pour cet être si abject ?Je n'essaie plus. Musk disait que son père était le plus sévère des trous de cul. Il en est pomme.
Pomme de discorde idéalement. Troll olympique.
J'oscille encore entre TwitterX et Threads. Le premier restant si fier imbécile, le second restant naive lune de miel.
C'est drôle, écoutant de la musique toute la semaine, j'ai eu l'impression cette semaine qu'on était tous à la fois en confusion mentale comme on le serait en écoutant Bitches Brew de Miles Davis, tout en étant tout à fait forcé de rationaliser les modalités de notre départ et de nos séjours pendant 18 jours sur deux îles avec la cérébralité d'un album de Talking Heads, mais en cherchant la chaleur d'Holly Cole rendant hommage à Tom Waits. Pour y trouver au final la trame sonore de The White Lotus.
On se rend au White Lotus. Personne ne mourra. Personne ne se séparera. Personne ne pleurera.
Si on y va, c'est pour charger nos âmes et nos coeurs. C'est pour nager dans le bonheur dans l'oeil de l'autre. C'est juste pour être ensemble.
Des mots qu'on ne lit plus, n'entend plus.
Des mots toujours indispensables: Juste pour être ensemble.
Reports des angoisses.
(Ce blogue restera peuplé jusqu'au 21 août prochain, peut-être moins collé sur l'actualité)