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Rentrée littéraire 2023 : Trois premiers romans coup de 🤍

Par Filou49 @blog_bazart
mardi 01 août

Pour ce premier jour du mois d'août, mois de rentrée littéraire, on commence à vous chroniquer les romans qui feront l'événement de ce rendez vous incontournable de l'éditionen France.

Assurément, 2023 s'annonce comme la moins prolifique du siècle, avec “seulement” 466 romans, contre 490 l’an passé, et 521 en 2021. 

La baisse de quantité  fait elle la qualité?

On vous le dira rapidement et en attendant on vous livre nos premier coup de coeur pour des primo roman 

 1 Tout part à la nuit Louis Cabaret LIANA LÉVI (24/08/2023)

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Un ado à problème, un garçonnet dans ses jupes et leur père en prison, Tiffanie, alors qu'elle n'y croyait plus, rencontre un amoureux. Marvin un bon gars solitaire et travailleur qui la séduit le soir du quatorze juillet. Marvin un bon gars tendre avec elle et ferme et bienveillant avec ses fils. Même Mamie-zette, pourtant si méfiante, baisse la garde, cet homme est bon comme le pain. 

Un récit qui commence comme la description clinique de l'enfance brisée, de la pauvreté, de la souffrance des laissés pour compte de " la France d'en bas". Mais très vite un climat lourd et inquiétant s'installe lorsque Marvin apprivoise Tiffanie et ses garçons. Une comédie romantique chez les prolétaires ? Pas sûr.

Une écriture sèche et rapide. Louis Cabaret sait créer une ambiance, paisible ou menaçante, et construire  des personnages incarnés en peu de mots tout en maitrisant parfaitement le tempo de son récit.

Un style, un univers, Louis Cabaret est un romancier. Et les jamais décevant Liana Levi continuent de nous épater 

L'extrait :

" Les lumières de la rue passent entre les volets. Marvin détaille le dos de Tiffanie, ses hanches creusées, ses cheveux à l'abandon. Il flaire la densité de ce corps de femme qui dort à coté de lui, qui lui appartenait il y a seulement quelques minutes, lourd à présent, comme s'il était mort mais avec la chaleur en plus, et le souffle, et la peau où le plaisir a laissé des traces roses et blanches.

Ils sont convenus qu'il mettait un réveil à six heures pour partir avant que les enfants soient levés. En attendant, il profite un peu. Chercher le sommeil dans le lit de cette femme est une victoire. La première. "

2.Mon petit, Nadège Erika  Editions Livres Agités 

Mon petit_Une

Belleville, dans les années 90 : chez Grand-Maman dans la cité HLM de la rue Piat, Naëlle porte des robes à col Claudine, apprend qu'il faut dire "les intempéries" et non "un temps de merde", s'arrête tous les jours devant chez Mme Ah, qui expose des canards sans tête dans son restaurant chinois. Porte de Montreuil : chez Jeanne, sa mère, infirmière, libre et bohème, abonnée aux huissiers, c'est diners Banania-biscottes, tourne-disque et les Jackson Five à fond.

Entre les deux, avec ses frères et soeurs, Naëlle fait la navette, grandit, pose des questions qui restent sans réponse, rencontre des hommes jamais comme il faut, tombe amoureuse de Gustave, de ses yeux verts et de ses nouvelles Nike, et devient mère à 19 ans. Les éclats de rire et les silences sont toujours là. Le drame fait comme s'il attendait son heure...

  Mon petit ou Comment dans le Belleville des années 90, un jeune métis va devenir maman de jumeaux à 19 ans, et que la pression du système de domination social et économique va conduire à la mort d’un de ces nourrissons.

 Mon Petit nous entraîne dans les rues de Belleville, dans les pas frénétiques d’une jeune décidée à vivre plus tôt que les autres.

 Zéro pathos, jamais tire-larme, c’est le livre d’une femme forte, c’est même souvent drôle, toujours bien vu.  L'écriture est impulsive, engagée,nourrie aussi à la culture hip-hop

Un livre à la fois drôle et touchant qui nous taquine pour mieux nous émouvoir au débusqué, tout au long de cette vie tragique décrite sans mélodrame

L'extrait

"Même si je n’ai plus le désir d’y vivre, même si j’ai oublié certains lieux et certains repères, même si le quartier a changé et subi une gentrification de plus en plus marquée, Belleville, ça reste chez moi. Belleville, c’est à moi. Je pourrais me coucher là, par terre, et ne plus en bouger. Je ne sais si c’est la proximité avec l’enfance qui me procure cette sensation, mais dans ce quartier, j’ignore toute notion de temporalité.

Je pourrais très bien voir Grand-Maman passer sur le trottoir, même un de mes oncles, Le Blond, ou peut-être son frère, Le Brun."

3; L'expérience, Maurice Barthelemy ( Plon)

L-experience
La quarantaine fatiguée, , Léo semble étouffer dans la vie. Il décide de s'octroyer deux heures pour aller voir un film au cinéma, mettre sur pause touts ses problèmes et se couper du monde.

Une femme s'installe quelques sièges plus loin. Alors que la projection doit démarrer, l'écran lui pose une question....Le début d'une aventure introspective et intime de laquelle Léo ressortira totalemement différent 

Le comédien Maurice Barthelemy, ex Robin des bois,  nous offre un roman à part,  à la fois sensible drôle  et attchant qui nous permet de nous identifier sans mal à son  anti héros dont les questionnements sont universels?

Les chapitres courts se dévorent avec fluidité et nous offrent autant de moments de respiration que des instants de véritables réflexions.

Certes, l'expérience ressemble parfois à un livre de développement personnel mais c'est fait avec suffisamment de singularité et d'humour pour faire passer joliment la pilule. Pas un grand roman mais une jolie surprise!

L'extrait

La lumière baisse. L'écran s'illumine. On y est .Ca commence.Leo se redresse. La salle est désormais plongée dans le noir. Un logo s'anime. Une sorte de Rubik's Cube monochrome tourne sur lui-même dans un léger "wouf "musical. Le cube se désintègre en une multitude de particules qui viennent peu à peu former une phrase.
Sur l'écran est inscrit :
-"Ca va Léo?"


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