X. Voilà un nom bien étrange pour une plateforme initialement conçue comme un réseau social et qu’Elon Musk vient de rebaptiser. Ne serait-ce qu’en termes de sémantique : en rupture totale avec l’image de marque de Twitter où chacun braillait à qui mieux mieux. Va piailler ailleurs, oiseau de malheur, comme un pied de nez aux haters qui voulaient rester incognito derrière leur pseudo. Ce sera peut-être désormais chose faite, même si l’essence même d’une plateforme (aussi impersonnelle soit-elle) consiste à se distinguer des autres coûte que coûte, à commencer par sa photo de profil ou un fond d’écran personnalisé. En ce sens, même LinkedIn semblerait d’un coup plus sympathique !
A contre-courant et au désespoir de certains, X renvoie chacun à sa (juste ?) place : celui d’un individu parmi tant d‘autres, noyé dans une masse uniforme en quête de followers. Le réseau a beau changer de nom, la carotte reste la même : car on sera toujours l’inconnu ou l’anonyme de quelqu’un. Un sentiment de frustration qu’ Elon Musk cherche peut-être à générer en gommant tout ce qui rendait feu Twitter un tant soit peu humain. Autant dire que X ne laisse aucune place à l’émotion, sauf peut-être dans le coeur de son créateur et l’empire qu’il a construit, succédant logiquement aux entreprises SpaceX et xAI. A moins qu’il ne s’agisse d’un nouvel élan pour le réseau, à en croire les promesses.
Le petit oiseau a certes du plomb dans l’aile, mais certains termes resteront encore longtemps ancrés dans notre vocabulaire, au même titre que de nombreux anglicismes ou noms communs. Twitter, retwitter, twittos… les faire disparaitre du langage courant relèverait presque de l’impossible. Qu’on l’aime ou non, Elon Musk n’a pas peur des défis et l’a déjà démontré à plusieurs reprises. Gageons qu’il pourra encore nous surprendre, même si le petit moineau aux formes curvilignes manquera sans doute à beaucoup de monde. A croire qu’il a fini par avoir le gosier trop bombé…