Jusqu’au 28 août, le musée des Beaux Arts de Dijon propose une grande exposition temporaire de Marc Desgrandchamps, « Silhouettes ». 9h30-18h. 3ème étage, accès direct depuis la cour de Bar. Fermé le mardi.
Ce monsieur Desgrandchamps est né en 1960. Il fait partie (si l’on veut le ranger dans un tiroir) de cette nouvelle figuration que propose la peinture contemporaine depuis quelque temps. J’ai vaguement pensé parfois, au gré de ma visite, à David Hockney, Françoise Pétrovitch etc. Comme eux, Marc Desgrandchamps crée un univers ambigu. La réalité est là, reconnaissable, mais fragile, à demi effacée, prête à disparaître…Les ambiances peuvent être calmes et sans histoire (bords de mer, souvent) mais il y a comme une angoisse qui rôde: où et quand vont arriver la cassure et la chute…?
Sur de grands formats, aux teintes bleues ou vertes, des figures apparaissent, souvent solitaires et de dos, visage caché. Jeunes femmes modernes, portant téléphone portable et tongs. Les contours du dessin sont plutôt incertains et maladroits, les choses se traversent les unes les autres. Ou se superposent. Les silhouettes sont flottantes. Les temps sont mêlés, passé-présent : des fantômes de statues antiques dialoguent avec des personnages vivants aujourd’hui. Des reconstitutions de tableaux anciens (le déjeuner sur l’herbe ou la flagellation, par exemple) explosent leur existence et deviennent des scènes actuelles… Atmosphère étrange!
Marc Desgrandchamps a tendance aussi à fragmenter le réel, à séparer des morceaux de corps ou d’objets. Là, davantage encore, le malaise est présent. Les choses et les êtres peuvent se briser, et perdre des pièces… Le doute…Rien n’est solide ni sûr. Notre perception du monde est sans cesse à remettre en cause.
Il n’est pas facile d’exprimer une vrai opinion sur cette exposition au musée de Dijon. Intéressante, oui. Représentative de son temps. Mais j’ai quand même une hésitation! Puis-je croire totalement en ce travail d’artiste, ou faut-il y voir des procédés un peu systématiques qui manqueraient de sincérité? Tels les Surréalistes par moment…
Au fait! J’ai évoqué plus haut Françoise Pétrovitch… J’adore! Aucune hésitation pour elle!
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