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Les 3 petit cochons a débarqué chez nous*.
La presse accroche, Libé remarquant tout de même que "si l’ensemble se laisse regarder sans déplaisir, ce premier long métrage s’essouffle au bout d’une heure et les clichés apparaissent contrastant avec le début tonitruant".
Les meilleurs gags sont ceux que l'on voit dans la bande-annonce.
Le propos reste mince : "les hommes et les femmes ont besoin de faire l'amour, et de baiser. Mais les hommes ont également envie de fourrer".
Voilà la morale du film, résumée par un des trois cochons.
Pourquoi les femmes n'auraient-elles pas envie de "fourrer" elles aussi, et en quoi est-ce différent de baiser ?
Sur le site officiel du film, on apprend que le réalisateur adore sa fille et aime les femmes.
Tiens, un pluriel.
Patrick Huard, est légèrement crédité au générique au niveau du scénario, inconnu en France, est "une personnalité très connue dans son pays mais davantage pour ses relations amoureuses, toujours très relayées par les médias, que pour ses performances de comédiens. Huard a l'habitude de se retrouver dans les journaux à potins suite à ses relations, dont la durée n'est jamais bien longue, avec différentes vedettes québéquoises" révèle toujours Allociné.
Un fourreur en gros.
Il fait ce qu'il veut dans sa vie, sauf que son film est clairment misogyne : les filles sont réduites à de jolies brunes (les femmes) et des blondes à gros seins (les maîtresses), toutes pas très intelligentes, toujours amoureuses, passionnées, parfois hystériques (sauf maman), toujours fidèles sauf si elles ont préalablement été trompées.
Le schéma final donne ça : les hommes sont infidèles par nature, les femmes un peu bêtes.
D'ailleurs, au Canada, les femmes sont toutes des "blondes", quelle que soit la couleur de leurs cheveux. Comme si le côté péjoratif de la blonde (au sens du second degré français) avait été intégré dans leur langue.
Le français a déjà suffisamment d'oripeaux machistes (le masculin qui prime sur le féminin dans les accords par exemple), inutile d'en rajouter dans la version canadienne.
Voir un film misogyne qui a l'ambition de parler sérieusement du couple (ça n'est pas la comédie annoncée quand on le voit), là je dis tabernacle !
* Bobine d'Or 2008 : "une récompense qui vient récompenser le long métrage ayant engendré le plus de recettes au cours de l'année précédente sur le territoire canadien" détaille Allociné.