Magnifique conférence de Pierre-Henri Gouyon, professeur au Muséum National d'Histoire Naturelle. C'est le sujet de la vidéo que je vous propose. Si nous avons tout faux, c'est parce que les industries responsables de la pollution s'appuient sur les scientifiques pour faire en sorte que non seulement nous ne puissions pas comprendre les causes du problème, mais que nous n'en soyons même pas correctement informés.
De plus, ce conférencier est passionnant à écouter ne se prend pas témoins du monde au sérieux et ne l'envoie pas dire.
La conférence et la discussion qui suit, très intéressante également, durent presque deux heures.
En deux minutes, Claude m'a résumé, de façon éblouissante, la conférence elle-même, qui a duré une heure et 10 minutes .
La conférence
Le résumé de Claude :
Chapitre 1 : Introduction
Catherine Boyen, directrice de la Station biologique de Roscoff, présente le conférencier Pierre-Henri Gouyon, professeur émérite en génétique, écologie et évolution, à l'occasion d'une conférence célébrant les 150 ans de la Station. Elle évoque sa riche carrière scientifique et ses nombreuses responsabilités.
Pierre-Henri Gouyon remercie l'auditoire et évoque l'importance historique de la station de Roscoff pour la génétique des populations. Il annonce qu'il parlera de biodiversité, un sujet majeur traité par l'IPBES (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques), mais beaucoup moins connu que le GIEC.
Chapitre 2 : Les scientifiques s'alarment
En 2017, 15 000 scientifiques du monde entier ont lancé un « cri d'alarme» sur l'état de la planète. Ce groupe est immédiatement attaqué par les « marchands de doute », ces personnes qui utilisent des arguments pseudoscientifiques pour semer le doute sur des consensus scientifiques.
Chapitre 3 : La nature, entre harmonie et chaos
Au 18ᵉ siècle, deux visions de la nature s'opposent : l'une harmonieuse avec l'humain (Rousseau), l'autre chaotique et qui requiert d'être domestiquée (Buffon). C'est cette dernière vision qui l'emporte avec l'avènement de l'idée de progrès liée à la maîtrise de la nature.
Chapitre 4 : Darwin et l'évolution
Darwin montre que les espèces évoluent et divergent à partir d'ancêtres communs. Cela remet en cause la vision d'un monde fixe. L'évolution est un processus continu d’apparition de nouveautés, d'extinctions et de divergences qui créent de la biodiversité.
Chapitre 5 : L'agriculture industrielle
Pour augmenter les rendements, l'agriculture est devenue intensive et repose sur des monocultures traitées chimiquement. Cela a des effets désastreux sur la biodiversité par l'homogénéisation génétique et de l'empoisonnement des écosystèmes.
Chapitre 6 : Les pesticides, principale cause d'effondrement
En 30 ans, 75 % de la biomasse d'insectes a disparu en Europe. La cause principale est l'usage massif de pesticides depuis les années 1990, épandus sur toutes les cultures. Ceux-ci tuent la majorité des espèces, insectes comme mammifères. Mais, les lobbies brouillent le message pour entretenir le doute.
Chapitre 7 : Changer de paradigme
Les scientifiques recourent aux sciences humaines et sociales pour détecter les stratégies de manipulation de l'opinion. Il faut changer de paradigme, vers une agriculture écologique, pour enrayer rapidement l'effondrement de la biodiversité.
Conclusion :
Dans cette conférence, Pierre-Henri Gouyon analyse en détail les causes de l'effondrement massif de la biodiversité observé ces dernières décennies. Il montre que la cause principale est l'usage des pesticides, épandus massivement avec l'agriculture industrielle. Cependant, les lobbies industriels utilisent des stratégies de désinformation pour entretenir le doute sur leur responsabilité. Il appelle donc à un changement de paradigme vers une agriculture écologique, ainsi qu'à une alliance entre scientifiques et sciences humaines pour dénoncer ces manipulations.
N.D.L.R
Entre 1970 et 2018, en moyenne, 69 % des populations (en effectif et non en nombre d'espèces) de vertébrés sauvages - poissons, oiseaux, mammifères, amphibiens et reptiles - a disparu,
Et, cela, comme le dérèglement climatique, s'accélère quotidiennement ! A une vitesse cent fois plus rapide que celle qui régnait sur la terre avant 1970.