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#OFF23 – Fourmi(s)

Publié le 27 juillet 2023 par Morduedetheatre @_MDT_
#OFF23 – Fourmi(s)

Critique de Fourmi(s), de Florian Pâque, vu le 23 juillet 2023 au Théâtre du Train Bleu
Avec Florian Pâque et Nicolas Schmitt, mis en scène par Florian Pâque

J’avais découvert Florian Pâque dans Etienne A. à la Scala l’année dernière. J’avais trouvé le spectacle intéressant, suffisamment pour que son nom m’interpelle dans le programme du OFF mais pas suffisamment pour qu’il trouve sa place immédiatement dans le planning. Et puis en discutant dans une file d’attente des Béliers, on m’a parlé de ce spectacle de manière à la fois élogieuse et légèrement mystérieuse. Bref, on m’a donné envie !

Quand on regarde la ville de tout là-haut, depuis le toit de cette tour immense où Antoine et Jérémy ont pris l’habitude de se poser, les habitants ont l’air de petites fourmis. Ils s’affairent, ils s’agitent, mais dans quel but, exactement ? Antoine ne veut pas être une fourmi. Il veut son indépendance, gagner beaucoup d’argent et partir en Thaïlande où la vie semble idéale. Et cette indépendance, il sait comment l’obtenir. Il va devenir chauffeur VTC pour La Plateforme. Là est son salut.

Je tiens à saluer tout particulièrement ce qui a été pour moi la plus jolie scénographie du festival. La plus jolie, la plus utile, la plus intelligente, la plus efficace. Elle a quelque chose d’envoutant, et même si on a la voit de notre place de spectateurs, on comprend l’effet de rêve sur notre personnage.

Ce spectacle est une fable poétique, politique et sociale, parfaitement équilibrée. Il y a une vraie place pour la fiction, pour le dessin des personnages, pour leurs émotions et leurs rêves. Mais il y a aussi de la place pour un propos, là, en filigrane, cette critique en creux de l’ubérisation de la société et des rêves qu’elle tente de combler. C’est étonnamment construit, parce qu’on sent un étau qui se resserre petit à petit, mais pas par des moyens qu’on connaît. Le rythme n’accélère pas particulièrement. C’est indicible. C’est là, quelque part dans le texte et sur le visage des personnages.

C’est un grand plaisir de retrouver Nicolas Schmitt sur scène. Il apporte quelque chose de particulier à ce personnage. Son Antoine est touchant, désarmé, désarmant. Il a le sourire de ceux qui ne savent pas réellement où est leur place, et le regard fuyant de ceux qui n’osent pas poser leurs yeux sur les choses. Comme un peu gênés d’être là. Le personnage, je ne sais pas, mais le comédien, lui, est vraiment à la bonne place.

Et ça y est, on a déjà hâte de découvrir le prochain Florian Pâque !

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