J’avais déjà lu et apprécié des romans plus récents de Laurent Gaudé, tels que « Salina, les trois exils » ou « Nous l’Europe, banquet des peuples », mais pas encore ce roman ayant méritoirement remporté le prix Goncourt 2004.
Tout débute sous un soleil de plomb en compagnie de Luciano Mascalzone, brigand de retour à Montepuccio, petit village aride perdu dans le sud de l’Italie. Après de nombreuses années d’exil, l’homme est de retour, bien décidé à récupérer ce qui lui revient de droit, à n’importe quel prix. Un passage indélébile qui liera à jamais la destinée des Scorta à ce petit village des Pouilles…
« Le Soleil des Scorta » est une saga familiale qui invite à suivre les déboires des Scorta sur quatre générations, dévoilant progressivement leurs secrets, leurs méfaits et leurs peines et, à l’occasion, parfois leurs quelques bonheurs. Le tout emmené par des personnages hauts en couleur, allant de cette famille condamnée à la pauvreté à quelques figures ecclésiastiques pour le moins emblématiques.
Dès les premières pages, « Le Soleil des Scorta » est synonyme d’une immersion totale du lecteur dans cette région inhospitalière où seules les olives et les êtres humains parviennent à se reproduire. La plume particulièrement imagée de Laurent Gaudé restitue à merveille la chaleur suffocante et l’ambiance poussiéreuse de ce petit village de Montepuccio. Une chaleur qui se retrouve également au niveau des personnages et au sein de cette famille à laquelle on finit inévitablement par s’attacher.
« Le Soleil des Scorta » est un gros coup de cœur. Une lecture percutante et vivement conseillée qui aborde intelligemment des thèmes forts, tels que la mort, la pauvreté, le bonheur, l’entraide, les origines, les valeurs familiales et la transmission au fil des générations.
Le Soleil des Scorta, Laurent Gaudé, Babel, 288 p., 8,20€