Dans sa série Back to the Arcade publiée par les éditions britanniques Setanta Books, Franck Bohbot fait preuve d’une grande maîtrise des couleurs et d’une grande capacité à cadrer une narration. À travers son objectif, les salles d’arcades s’ouvrent au spectateur comme un court métrage étroitement tissé, noir-esque même. Les photos dégagent une impression de criminalité, comme si vous aviez pénétré dans un bar clandestin où se déroulent des actes cachés, marginaux et célébrés par les quelques chanceux capables de fournir le mot de passe au portier. Et au milieu de tout cela, il y a les machines elles-mêmes : regroupées en collections par ceux qui en sont obsédés, il est tentant de les toucher, d’en jouer. L’œil du photographe parisien, grand fan de cinéma et de jeux vidéos, nous dévoile cette facette de Los Angeles, où les habitants d’aujourd’hui se sont regroupés pour expérimenter les arcanes, pour être solitaires tout en étant en groupe, pour se délecter de la poursuite fantaisiste de leurs rêves. Tout cela baigne dans la lumière unique de Bohbot, à l’image de la ville de Los Angeles elle-même, un lieu où la joie chasse le soleil et où, lorsqu’il se couche, les occupants de la ville trouvent les lieux secrets. Back to the Arcade est une série magistrale qui capture le temps. Le temps qu’il faut à l’objectif complètement ouvert de Bohbot pour enregistrer le peu de lumière à l’intérieur de chaque salle d’arcade. Le temps que les sujets des photos passent devant chaque machine. Et l’idée du temps lui-même, qui semble s’être arrêté à l’intérieur de ces salles d’arcade. Publié à 500 exemplaires seulement, l’ouvrage de 164 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions Setanta Books. Une édition limitée avec un tirage du photographe limité à 20 exemplaires signés (trois clichés possibles) est également disponible ici.