Critique de Richard III, de William Shakespeare, vu le 13 juillet 2023 au Théâtre des Gémeaux
Avec William Mesguich, Estelle Andrea, Alexandre Bonstein, Xavier Clion, Madeline Fortumeau, Alain Guillo, Nadège Perrier, Thibault Pinson, mis en scène par William Mesguich
C’est encore une petite tradition de la Mordue : voir l’un des spectacles de Mesguich au Festival d’Avignon. Ces dernières années, c’est souvent Mesguich fils (il faut dire que comme il confond souvent le Festival avec un marathon, c’est plutôt facile de trouver un spectacle dans lequel il joue), mais la tradition fonctionnerait aussi avec le père. Je dois bien le reconnaître : j’aime leur patte. Ce sera mon je-ne-sais-combientième Richard III de l’année, et franchement, j’adore l’idée.
Est-ce que ce Richard III signera la fin de la tradition ? Je ne sais pas. Mais j’ai l’impression que ça fait plusieurs années que je reproche la même chose aux mises en scène de William Mesguich. Ce que j’aimais chez lui, ce théâtre comme une imagerie, devient presque caricatural. J’aimais les ambiances qu’il créait, ce théâtre gothique qui lui ressemble, mais il n’est plus que ça. C’est comme s’il gérait des déplacements dans un décor, mais pas de réelle direction d’acteur, ce qui, pour une pièce aussi complexe que Richard III, pose de vrais problèmes de compréhensions.
Alors oui, on n’a pas trop de doute, son Richard III est un grand méchant. Il tient à la fois du méchant de Disney et du film d’horreur. Un sourire effrayant, une voix transformée, les yeux fous, il crache ses mots plus qu’il ne les dit. Il est LE grand méchant. Mais il n’est qu’un grand méchant. C’est comme s’il avait travaillé la forme en délaissant le fond. Il est un grand méchant au milieu d’une histoire à laquelle on ne comprend pas grand chose.
J’aurais dû aller voir Frankenstein, plutôt.