Critique d’Agathe Royale, de Jean-Benoît Patricot, vu le 14 juillet 2023 au Théâtre des Gémeaux
Avec Catherine Jacob et Brice Hillairet, mis en scène par Christophe Lidon
Bon j’avoue j’ai repéré le nom de Brice Hillairet avant de voir celui de Catherine Jacob dans la distribution. J’ai l’impression que les spectacles sur les divas déchues ou en passe de l’être sont à la mode… et tant mieux, car ils peuvent donner lieu à de beaux moments de théâtre !
C’est officiellement le début de spectacle le plus génial de mon Festival. Et peut-être que le spectacle le paie aussi. Parce que passé ce début formidable, il faut parvenir à maintenir le niveau. Et ce n’est pas évident. Alors oui, Catherine Jacob fait le show, et ça reste un chouette moment. Mais l’intérêt redescend quand même à de nombreuses reprises. On va chercher quelques poncifs pour évoluer hors de notre sujet de départ et faire avancer la conversation, et on se retrouve dans un dialogue qui perd en substance…
Il aurait peut-être fallu rester sur le show Catherine Jacob, sur la diva, sa vie, son oeuvre, sa grandiloquence, ses caprices. Il aurait peut-être fallu que son partenaire ne soit qu’une utilité, presque une réplique, et prendre un comédien moins connu. Il aurait peut-être fallu s’autoriser un spectacle court, une heure voire moins. Il aurait peut-être fallu oser ce sujet vraiment, oser le creuser vraiment, oser l’assumer et pas le considérer comme une prétexte. Et là, vraiment, je crois que j’aurais été conquise.
D’autant que les deux comédiens, pour une raison qui m’échappe, sont sonorisés. Or Catherine Jacob avait vraisemblablement des problèmes avec son micro le jour où j’y étais, entraînant la sonorisation excessive de ses bruits de bouche et de ses respirations. Pour la grande misophone que je suis, autant vous dire que le spectacle a été vécu dans la souffrance. Heureusement que Catherine Jacob a l’une des plus belles dictions que je connaisse, sinon, vraiment, on aurait tout perdu avec cette sonorisation. J’ai appris depuis l’hospitalisation de Catherine Jacob, à qui je souhaite évidemment un prompt rétablissement.
Quand on pense à ce qu’elle aurait pu faire avec un autre texte, on se dit qu’on est peut-être passé à côté d’un grand moment de théâtre.