Hier à la méditation chez nous à Saint Maxire nous avons continué l'exploration de notre esprit en nous interrogeant sur la source de notre distraction et la source de nos émotions.
Si nous voyons une corde et que nous imaginons que c'est un serpent, nous sommes distraits de la corde et avons peur du serpent, et habituellement nous allons essayer de fuir la corde. Que se passe-t-il en réalité ? Nous n'avons pas peur de la corde, nous avons simplement peur de notre pensée au sujet de la corde. Nous avons vu la corde et la pensée qui a suivi est "c'est un serpent" et les pensées se sont enchaînées pour aboutir à une émotion de peur qui est une facette de l'aversion.
Donc la réalité c'est que nous avons peur de ce qui est apparu dans notre propre conscience, nous avons peur de nos constructions mentales. C'est en soi une très bonne nouvelle car à ce niveau nous avons tout pouvoir de faire se dissoudre cette peur qui n'est qu'un mouvement de notre esprit. Cela nous amène à prendre conscience petit à petit, pas à pas, que notre problème n'est pas tant ce qui arrive et sur lequel nous ne pouvons pas grand chose, mais la relation que nous entretenons avec ce qui arrive.
La clé de ce travail est de prendre conscience des pensées qui ce lèvent après une simple perception qui est factuelle. Et nous pouvons observer que suite à une perception, nous pouvons observer un mouvement de notre esprit, ce qui est humain et toute à fait normal. Ce mouvement est le plus souvent rempli d'attachement et d'aversion, ce qui est encore humain et tout à fait normal. Le problème est la saisie de cet attachement ou de cette aversion que nous prenons pour un phénomène existant, comme nous croyons à la réalité du serpent, alors qu'il ne s'agit que d'une pensée, d'un mouvement de notre esprit.
Pouvons-nous essayer de conserver notre esprit fluide avec la discrimination nécessaire ? C'est par cette présence à nous-mêmes que petit à petit nous pourrons commencer à nous libérer des émotions qui nous perturbent à cause de la saisie de nos attachements et de nos aversions.
Avec ma profonde amitié pour vous tous, je vous souhaite à tous une très belle journée, conscients de ce qui se passe dans votre petit esprit.
Philippe Fabri
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