Tu ressens un dégoût pour cette bouche obscène mais aussi une attirance, alors tu t'inclines et plonges, tu poses tes lèvres sur la vulve qui s'élargit et t'accueille et tu sens une vague de myrrhe, d'oubli, d'ambre et de henné. Une liqueur s'épanche que tu devines pouvoir boire comme le vin, alors tu lapes, et ta langue insiste avec intelligence, investit la blessure, tu as le désir fou de cautériser cette plaie de ta salive, de la nettoyer tout entière, et ce faisant la blessure s'ouvre davantage et Shamat soupire, t'encourage, de ses reins plus fort appuie contre toi et tu la saisis au creux des mains, ses fesses soulevées par la force, tu la portes comme la coupe à tes lèvres, ta langue s'insinue, fouille, explore, suce, ta langue qui sait dire les mots fait surgir des délires, la courtisane parle, halète et rugit, elle t'empoigne aux cheveux et t'oblige. Ton visage enfle entre ses cuisses, elle se dilate jusqu'au démembrement, t'enfonce en elle et tu t'abîmes dans des chairs mouillées, sanguines, souples et grisantes. Elle échappe un râle, puis un autre, essaye de te repousser pour mieux t'attirer encore et te fondre en elle. Puis elle recommence. Tu la bois, tu la dévores, elle dit non et oui, arrête et encore, mais tu ne sais rien de tels mots et tu t'abîmes toujours dans le festin de ses replis. Enfin, elle défaille, tu sens entre tes mains son corps tressaillir, puis fondre et peser. Tu la reposes.
Christian Chavassieux, La Joyeuse.
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