#OFF23 – Denali

Publié le 21 juillet 2023 par Morduedetheatre @_MDT_

Critique de Denali, de Nicolas Le Bricquir, vu le 13 juillet 2023 à la Factory – Théâtre de l’Oulle
Avec Lucie Brunet, Lou Guyot, Caroline Fouilhoux, Jeremy Lewin, Lauriane Mitchell, Guillaume Ravoire, mis en scène par Nicolas Le Bricquir

Nicolas Le Bricquir. C’est rigolo, moi qui ne retiens pas les noms, j’ai retenu celui-là. Il m’avait tellement marquée dans les spectacles qu’Hervé Van der Meulen montait avec les élèves du Studio d’Asnières. Il ne joue pas dans Denali, mais il signe la pièce et la mise en scène du spectacle qui a reçu le prix du public 2021 du Concours Jeunes Metteurs en Scène du Théâtre 13. De quoi mettre en confiance !

Denali est tiré d’une histoire vraie, d’un fait divers américain impliquant une bande d’adolescents et un meurtre. Le spectacle va s’intéresser à l’enquête en alternant entre l’interrogatoire subi par les différents jeunes impliqués dans cette histoire, et les faits tels qu’ils les ont réellement vécus.

J’ai une quête dans la vie. Le roman qu’on lâche pas. Le page turner haletant. J’ai la même quête audiovisuelle. La série qu’on binge watche. Celle qui vous empêche de vous décoller de votre écran et qui vous maintient éveillé toute la nuit. Mais ce n’est pas une sensation que j’associe au théâtre. Le thriller et le suspens y ont peu de place. Alors quand on me sert ces impressions sur un plateau, je ne peux qu’applaudir bien fort.

C’est un travail étonnant, mais surtout brillant. L’inspiration des séries est bien là, mais l’écriture est théâtrale, fine, ciselée. Le rythme est haletant, la musique live crée des ambiances, accompagne les personnages, participe à soutenir cette cadence qui à aucun moment ne faiblit. L’utilisation de la vidéo est complètement pertinente, parfaitement dosée, presque un personnage à part entière, sorte d’Inception révélateur de l’importance des écrans dans nos vies et point de départ d’un phénomène d’emprise presque inéluctable. Parce qu’après tout, nous aussi, on est un peu fascinés par tout ça.

J’avais donc raison d’avoir retenu ce nom. Nicolas Le Bricquir. Faites-en de même !