Qu’ai-je donc contre l’hôpital ?
L’accident au lieu samedi, lendemain d’un jour férié. Jim après sa chute allait bien. C’est le dimanche qu’il s’est réveillé avec le bras et la jambe enflée. Il est donc allé aux urgences à neuf heures… Il en est sorti après un rapide examen et une radio à 14 heures…
Ma première colère va donc contre l’organisation des urgences. On en parle régulièrement dans les médias. Même s’il y a des raisons valables pour que l’hôpital tourne en effectif réduit ce jour-là, il y en a plusieurs pour que la fréquentation des urgences soit faible, les clients potentiels préférant avoir des accidents à la mer, à la montagne ou à la campagne, au mois d’août !
Cette situation est mauvaise pour la santé publique ! Heureusement que le brave Jim n’avait quasiment rien… Toujours est-il qu’il s’agit purement d’un problème d’organisation et de manque de personnel le matin. Le personnel étant resté jusqu’à au moins 14h30, les heures ont donc été payées – j’espère pour le personnel – mais s’il y avait eu plus de monde le matin, tout le monde aurait été soigné le matin pour le même nombre total d’heures… Je sais que ça n’est pas facile à organiser, mais les urgences des hostos ne datent pas d’hier…
Ma deuxième colère va contre le processus administratif ! Les braves soignants de l’hôpital ont mis Jim en arrêt de travail de dimanche à vendredi. Jim ne pouvait effectivement pas faire son boulot normal, serveur : il ne peut pas porter le plateau. Néanmoins, il aurait pu faire barman, cuistot, voire des gâteries aux clients. L’hôpital a envoyé la déclaration d’arrêt de travail directement à l’employeur et à la sécu. Ainsi, Jim ne peut pas bosser de la semaine. Son patron est en colère (normal…) et surtout est bien dans la merde : comment trouver un « employé responsable » (c'est-à-dire susceptible d’avoir les clés du bar et de le tenir tout seul aux heures creuses) en quelques heures ? Impossible. Les congés des autres (week-end, …) sont donc annulés.
Habituellement, quand un toubib vous colle un arrêt de travail, c’est vous qui décidez de le prendre ou non ! Jim aurait pu aller voir son patron et négocier une reprise dès aujourd’hui ou demain.
Non seulement le patron est dans la merde, mais Jim perd trois jours de salaire et pendant deux jours supplémentaires ne sera payé qu’au tarif de la sécu… Mais en plus, il devra travailler le week-end prochain pour compenser alors qu’il aurait du être en congés. Travailler plus pour gagner plus, qu'ils disaient...
Ma troisième colère va toujours contre ces administratifs qui n’ont pas réussi à faire passer le truc par la mutuelle alors que Jim est sensé être pris à 100%.
Venons en à la police…
Je précise d’emblée que je n’ai rien contre les policiers qui font leur job. Une conversation avec la fliquette du web et la lecture de son bouquin m’ont convaincu de la justesse de certaines procédures. C’est donc purement à l’organisation de la police que j’en ai !
Après l’accident, Jim a été emmené au poste avec les menottes. Il est resté attaché à un fauteuil pendant près de trois heures. Il a ainsi été « bloqué » 3h30. Les lecteurs de « mon blog ad hoc » s’étonnent de cet épisode, y compris d’ailleurs, Bénédicte, la fliquette en question. Je n’ai aucune explication à apporter ! Peut-être une peur des policiers qui ont voulu procéder à des vérifications : un accident avec un scooter ne lui appartenant pas (mais en présence du propriétaire) et qui n’était pas assuré ? Il n'y avait rien d'autre : Jim sortait du boulot, le propriétaire du scooter et celui de la voiture accidentée étaient là. Personne n'avait bu ou fumé des machins louches, tout le monde était parfaitement en règle, aucun blessé (ça n'est que le lendemain que Jim s'est trouvé enflé).
Il est sorti du commissariat avec une convocation pour aujourd’hui. Il est resté plus d’une heure trente à attendre et est resté une demi heure avec une inspectrice.
Dans son livre, que je vous conseille, Bénédicte évoque aussi certaines raisons qui font que les policiers ne sont pas aimés du public alors qu’ils ont un boulot plutôt merdique ! Ils ne font pas que mettre des PV aux types garés dans les voies d’autobus, ils font aussi les premiers constats quand des mômes tombent de la fenêtre du 5ème étage.
Jim est resté bloqué par la Police nationale plus de cinq heures (on va dire six avec le temps de transport) alors que la seule faute qu’il a faite est de ne pas demander au type qui lui a prêté le scooter de lui montrer l’attestation d’assurance… C’est aussi pour ça pour qu’on en veut à la police : un sentiment d’inefficacité dans certains cas ! Encore une fois, je n’en veux pas « aux flics » : ils ont appliqué des procédures. Ils ont mis des menottes pendant trois heures à un type qui venait d’avoir un accident car ne pas mettre de menottes peut être mortel (Bénédicte en parle dans son bouquin), des types pouvant cacher des armes et péter une durit.
Toutefois, à l’heure de l’informatique, du Wifi, d’Internet, … l’affaire aurait pu être réglée en dix minutes dans la voiture des policiers sur le lieu de l’accident ! Il ne s’agit que, d’une part, verbaliser un habitant de la commune qui roule sans assurance et, d’autre part, vérifier que le scooter n’est pas volé, que les papiers sont en règles et de faire un joli procès-verbal pour couvrir la propriétaire de la voiture accidentée … On ne rentre pas encore dans le domaine de la délinquance.
Ce bazar nuit à l’image de la police mais aussi à son propre boulot : j’imagine que les agents intervenus samedi soir et ce matin ont mieux à faire que de traiter ce genre de pataquès !
Concluons vite…
On nous promet des réformes de l’hôpital et de la police depuis des années… Nos chers gouvernements comprendront-ils, un jour, que leur donner les moyens de travailler sans les engluer dans des processus administratifs délirant coûtera moins cher que ces processus.
Payer un administratif d’hôpital à faire en sorte qu’un type prenne bien des jours d’arrêts payés par la sécu, jours d’arrêts passés dans les locaux de la police ne me semble pas très efficace.
Ils veulent probablement lutter contre « la triche »… mais n’aurait-on pas mieux à faire, parfois ?