Alors que la rentrée approche pour les enfants (!), voilà ci-dessous les visuels d’une campagne réalisée pour UNICEF Allemagne. Le message est simple: n’attendons pas les super-héros pour trouver des solutions aux problèmes de développement, agissons dès maintenant!
Crédit: UNICEF Deutschland - Agence Serviceplan - Campagne “Superhéro”
Légende: “Tant que Cap’tain Steeler n’apportera pas d’eau potable, nous aurons besoin de votre aide”
Crédit: UNICEF Deutschland - Agence Serviceplan - Campagne “Superhéro”
Légende: “Tant que Thunder White n’apportera pas vaccin contre le thétanos, nous aurons besoin de votre aide”
Crédit: UNICEF Deutschland - Agence Serviceplan - Campagne “Superhéro”
Légende: “Tant que Marbleman ne s’occupera pas des orphelin du SIDA, nous aurons besoin de votre aide”
En fait, cette campagne m’évoque plusieurs choses: avant tout, croire que les technologies (l’image que me renvoit le superhéro) permettront de nous sauver. Car oui, les innovations technologiques permettront de progresser en termes d’énergies propres, de limitation des déplacements, etc., mais elles ne permettront pas de tout résoudre, et nous n’avons plus le temps d’attendre qu’elles existent pour agir!
Ensuite, en regardant ces visuels je ne peux m’empêcher de rebondir sur une autre réflexion, en lien avec les questions de développement car touchant indirectement nos modes de vie dans les sociétés développées. Il y a quelques temps en effet, nous nous disions avec quelques amis que nos modes de vie de pays riches coupaient sans cesse les liens à la nature, à la “terre nourricière”, à cette forme de “sacré” qui fait la vie. Comptez seulement le nombre de fois où dans l’année - et ce essentiellement lorsque vous habitez en ville - vous avez un rapport avec la nature, où vous prenez le temps de respirer et profiter d’une balade au sein des éléments terrestres… Cela est rare non? Et n’avez vous jamais réalisé la mesure dans laquelle un tel rapport permet généralement de mieux saisir les interdépendances, les liens entre chaque éléments, entre ce que nous mangeons, produisons, utilisons, et ce que la terre peut donner et absorber en retour… Et à quel point il est important de recréer de tels moments de connexion pour ressentir le besoin d’arrêter le carnage…? Souvenez vous d’ailleurs de ces magnifiques propos de Théodore Monot: “qui ceuille une fleur, dérange une étoile…”
Or j’ai eu le plaisir l’autre jour de lire dans le bouquin de Séverine Millet dont on m’a tellement parlé (la stratégie du Colibri, chez Minerva) de lire un propos allant également en ce sens, au tout début du livre, dans les préambules du passage à l’action. “Notre éloignement de la nature est une des raisons profondes de la crise écologique actuelle“, indique-t-elle, citant ensuite Thierry Thouvenot:
“L’Homme occidental se vit comme séparé de la nature. Cela lui donne une impression artificielle d’abondance. Il ne sait plus comment sont produits les aliments qu’il mange, l’eau qu’il boit, l’énergie qu’il consomme. Il ne connaît pas non plus l’impact de la production des biens qu’il consommer, ni des déchets qu’il produit. Il en a parfois une connaissance intellectuelle, mais cela reste une idée, bien loin de la réalité physique, concrète, sensorielle. C’est comme quelqu’un qui serait coupé de son propre corps, et qui va donc avoir du mal à se rendre compte que son mode de vie a un impact sur sa santé.”
Dans les pays pauvres par contre, le rapport à la nature est tout autre, et les populations ressentent souvent plus directement que nous les effets de la pollution et des méfaits de nos modes de vie sur l’environnement… sans pour autant avoir accès à notre confort… Alors dans l’histoire au final, c’est qui les SuperHéros?