Dans la lignée du concert de Garance dont on vient de chanter les louanges, on vous recommande trois autres spectacles, bien différents les uns des autres, à part la musique qui en est le fil conducteur, son essence même :
1. Hedwig and the Angry Inch THEATRE DU ROUGE GORGE
Première au Festival OFF Avignon pour Hedwig and the Angry Inch, le musical rock et queer de Broadway de John Cameron Mitchell, adapté pour la première fois en France, avec une mise en scène signée Dominique Guillo.
Créé Off Broadway en 1998 par John Cameron Mitchell puis adapté au cinéma trois ans plus tard, cette pièce raconte , à travers ses chansons et ses confidences le parcours d' Hedwig, chanteuse rock transgenre d’origine est-allemande.
«Ignorée au niveau international », accompagnée de son choriste et mari Yitzhak et de son groupe The Angry Inch, elle nous raconte son parcours chaotique : son adolescence de mauvais garçon à Berlin-Est, sa fascination pour le rock et son envie de liberté, sa transformation en Hedwig après une opération bâclée qui lui permet de quitter l’Allemagne en épouse d’un sergent américain...
Ni homme ni femme, entre humour queer et confidences trash, Hedwig, au milieu du gué, bouscule tous les codes de la bienséance, et raconte surtout l’histoire de son premier amour devenu une des plus grandes stars du rock qu’il / elle ne cesse de poursuivre..
Durant le spectacle, HEDWIG égrène notamment avec beaucoup d’émotion et une grande intensité́, son histoire d’amour ratée avec le jeune et beau Tommy Gnosis. Comme le film original, la pièce.se compose en grande partie de chansons Glam/Hard Rock interprétées en concert et relatant la vie du chanteur transsexuel. Hedwig n’est ni un musical, ni une comédie musicale, ni un concert, ni un stand- up, ni une pièce de théâtre, et pourtant c’est tout c'est tout à la fois et encore plus que cela !
Laissez-vous déchirer, emporter, ravager dans une soirée puissante et rare dans le paysage du festival !
HEDWIG AND THE ANGRY INCH - de John Cameron Mitchell, Stephen Trask
Avec : Brice Hillairet, Anthéa Chauvière
THEATRE DU ROUGE GORGE - 21H
2 Proust au café-concert ESPACE ROSEAU TEINTURIERS
"Détestez la mauvaise musique, ne la méprisez pas. Comme on la joue, la chante bien plus, bien plus passionnément que la bonne, bien plus qu’elle s’est peu à peu remplie du rêve et des larmes des hommes. Qu’elle vous soit par là vénérable. Sa place, nulle dans l’histoire de l’Art, est immense dans l’histoire sentimentale des sociétés."
Le saviez-vous ? l'immense Marcel Proust génie des lettres et des grands intellectuels du début du vingtième siècle avait aussi une culture dissonante chère à Bernard Lahire. Il faut savoir qu'il connaissait bien le café-concert.
Ce divertissement qui connaît dans la deuxième moitié du xixe siècle un énorme succès ; on sait l’intérêt qu’il a suscité chez des écrivains et des artistes, tels que Laforgue ou Toulouse-Lautrec mais on ignorait que Proust en était aussi un adepte et comme Fanny Ardant dans la femme d'a coté, glorifiait cet art dit mineur de la chanson populaire.
Si on ignorait cette passion un peu cachée, ce spectacle que le Hall de la Chanson a crée l'an passé à l'occasion du centenaire de sa mort, le remet bien en avant en montrant la dimension musicale de cet homme des lettres.
Proust est avant tout attiré par la liberté qui traverse de part en part les chansons de caf’-conç’ l'ambiance enfumée, bruyante, et également évidemment leurs interprètes : Thérésa, Paulus, Dranem, Fragson et, avant tout, les deux immenses vedettes de la chanson que sont, au tournant de 1900, la grande Yvette Guilbert et Félix Mayol.
Entrecoupé d'extraits de la correspondance du grand Marcel ou des chroniques mondaines qu'il a écrit sur le sujet dans la presse, Proust au café concert offre un bel inventaire des chansons de l'époque, entre chansons grivoises ou polissones ( les amis de Monsieur, anatomie d'un conscrit) ou plus cinglantes voire émouvantes ( Les héritiers,; L’étoile d’amour ; ; Tu ne sauras jamais ; Ah ! c’qu’on s’aimait :).
Un spectacle rafraichissant et étonnant !
PROUST AU CAFE CONCERT
Avec Olivier Hussenet, Lucie Sansen, Quentin Vernède, Catherine Pavet
à l' Espace Roseau Teinturiers , Avignon les jours pairs sauf le 18 juillet.
3. Et si je n'avais jamais rencontré Jacques Higelin ; Théâtre 11
Il y a des rencontres qui changent une vie ! Pour Zoon, ce fut Jacques Higelin, cette sorte d’OVNI dans le paysage musical français qui osait allier la rage du rock à la douceur d’une poésie lyrique.
Dès la première écoute d'un titre du grand Jacques, ca aura été pour lui une vraie déflagration !
Elle a lieu dans la chambre de Baby Doll, cette fille plus agée qui alors qu'il a 15 ans, lui fait découvrir un disque du « Grand Jacques », au milieu des années 70.
Pour Zoon, toute sa vie sera désormais marquée par la trajectoire d’Higelin, auquel il s’identifie et qui sera pour lui, jusqu’à aujourd’hui, comme un phare dans la nuit, sans jamais renier pour autant sa “punk attitude“…
Zoon, punk repenti, raconte ses péripéties dans le sillage du chanteur, avec énormément de simplicité et de tendresse, et il nous prévient au début du spectacle : " tout est vrai, et s'il faut inventer, on le fera pour le second spectacle."
Ce spectacle, co écrit avec Guillaume Barbot, ne ressemble à aucun autre : Zoon interpelle le public comme un vieux pote et nous invite dans sa chambre en mettant des disques sur sa platine ou sur son radio cassette- sans l'aide d'un régisseur, on ressort de là avec une folle envie de réécouter les disques de Higelin.
Cette tranche intime de vie de punk-rock a commencé à voir le jour le jour de la mort de Jacques H.
Zoon Besse, personnalité attachante dans toute sa complexité, nous replonge dans 30 ans de nuits folles d’amitié avec sa famille d’adoption, sa « bande à Higelin » et le voyage entre mélancolie et lucidité, est des plus agréables !
Du 9 au 26 juillet, 11-Avignon, 11h45. Durée : 1h15.
Relâche les 13 et 20 juillet.
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble