Indiana Jones et le Cadran de la Destinée // De James Mangold. Avec Harrison Ford, Phoebe Waller-Bridge et Mads Mikkelsen.
Le dernier Indiana Jones en date c'était en 2008 et Steven Spielberg reprenait les rênes de sa franchise. Premier volet de la saga à franchir le Rubicon à mes yeux et qui n'a jamais réussi à devenir aussi adulé que les précédents. Et pour cause, l'histoire était mal fagotée et la fin ridicule. Avec Indiana Jones et le Cadran de la Destinée, la franchise reste dans ce même spectre mais c'est James Mangold (Logan, Night and Day) qui se retrouve à la mise en scène des adieux d'Harrison Ford au personnage. Pas facile de faire revenir une telle franchise tous les vingt ans (ou presque) en gardant ce qui a toujours fait le succès de la saga et en ajoutant quelques nouveautés pour pimenter le tout. La vraie réussite de Indiana Jones et le Cadran de la Destinée ce n'est pas forcément Harrison Ford qui semble s'amuser à nouveau dans la peau de ce personnage, c'est Phoebe Waller-Bridge qui, en Helena Shaw, apporte une fraîcheur qui sied bien à l'aventure que l'on nous raconte.
1969. Après avoir passé plus de dix ans à enseigner au Hunter College de New York, l'estimé docteur Jones, professeur d'archéologie, est sur le point de prendre sa retraite et de couler des jours paisibles. Tout bascule après la visite surprise de sa filleule Helena Shaw, qui est à la recherche d'un artefact rare que son père a confié à Indy des années auparavant : le fameux cadran d'Archimède, une relique qui aurait le pouvoir de localiser les fissures temporelles. En arnaqueuse accomplie, Helena vole l'objet et quitte précipitamment le pays afin de le vendre au plus offrant. Indy n'a d'autre choix que de se lancer à sa poursuite. Il ressort son fedora et son blouson de cuir pour une dernière virée...
Indiana Jones et le Cadran de la Destinée avait toutes les cartes en main pour devenir un nouveau classique de la saga mais il n'y a aucun enjeu émotionnel et le film n'arrive pas à trouver le bon équilibre. Nous sommes ici environ dix ans après le dernier film. Si tout commence durant la Seconde Guerre Mondiale avec les nazis, le film nous ramène rapidement à 1969. Indiana Jones et le Cadran de la Destinée est frustrant car il veut à la fois nous faire revivre la magie des précédents volets sans clairement cerner où le film veut se placer. D'un point de vue purement chronologique, Indiana Jones et le Cadran de la Destinée n'arrive pas à intégrer celle des quatre films précédents. Plutôt que de jouer sur la mort du fils d'Indy et donc créer une vraie émotion, Indiana Jones et le Cadran de la Destinée reste bloqué sur l'aventure vécue par Indy et Helena (avec le jeune Teddy).
Indiana Jones et le Cadran de la Destinée tente de recréer la formule qui a fonctionné par le passé et les clins d'oeil sont amusants mais James Mangold n'est pas non plus un magicien que Steven Spielberg peut l'être derrière sa caméra. Cela manque donc de magie, d'émotions et de moments mémorables. Pour le fan que je suis du personnage c'est toujours sympathique de le voir revenir mais comme avec le quatrième volet, je me demande si Indiana Jones n'aurait pas dû s'arrêter purement et simplement après son troisième volet. Helena vole en plus de ça la vedette à Indiana Jones tout au long du film (alors que Indiana Jones et le Cadran de la Destinée c'est tout de même un film qui porte sur Indiana Jones !). Ce dernier est remisé au second plan, laissant parfois l'humour du film tomber à plat et ne jamais véritablement surprendre le spectateur. Même les motivations des vilains sont floues (et une fois données ridicules) mais finalement c'est plus pour ses derniers instants, simples et charmants, que j'ai envie de retenir ce cinquième chapitre.
Note : 4.5/10. En bref, Indiana Jones et le Cadran de la Destinée veut être tout et finit par n'être que peu de choses au final. Il est temps pour Indy de laisser sa panoplie au grenier et pour nous de rester sur la trilogie originale.
Sorti le 28 juin 2023 au cinéma