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«horreur alimentaire» : emmental breton (!) sur fond de guerre des prix du lait…

Publié le 18 août 2008 par Kamizole

emmental-02.1219066865.jpgJe ne sais si vous avez déjà mangé de l’emmental «made in Bretagne»… Il ne faut pas aimer le fromage ! C’est mou, suintant et avec autant de goût qu’une savonnette. Mais je n’avais pas remarqué la provenance avant de l’acheter…
Pour moi, l’emmental français est nécessairement fabriqué dans le Jura ou la Haute-Savoie, à la rigueur dans les Vosges (mais nous sommes déjà loin de la Suisse, véritable pays d’origine de l’Emmental). Oui, mais cela n’est vrai que pour les «AOC»… On devrait interdire d’appeler «emmental» des fromages fabriqués à… Guingamp ! Ce que j’ai découvert en lisant attenti-vement l’étiquette. Et j’ai compris ma douleur.
Connaissant les margoulins, je ne suis même pas certaine que le prix au kg soit moindre que celui du vrai emmental que j’achète, pré-coupé par le fromager, dans mon Franprix. Je vérifierai.

La guerre du lait aura-t-elle lieu ?, par Claire Gatinois
LE MONDE | 15.08.08

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Je lis ce matin sur Le Monde que les producteurs de lait sont en rogne contre la société Entremont qui - arguant de l’augmentation du cours des matières premières agricoles - refuse de les augmenter autant qu’ils le souhaitaient : 30 centimes au lieu de 49 centimes…
C’est quand même fort de café ! Les cours des matières premières agricoles explosent, on nous dit que les agriculteurs en profitent mais il semble bien que cela ne soit vrai que des gros céréaliers de Beauce et autres vastes plaines à blé et l’on se doute bien que les prix ne baisseront jamais pour les consommateurs, malgré une très bonne récolte et la disparition des jachères.
On nous ressortira ad nauseam l’argument de la pression mondiale et des nouveaux consommateurs.
Je comprends la colère des producteurs de lait. Depuis 20 ans, ils ont tout connu (sans oublier la crise de la «vache folle» et l’abattage systématique de l’entier troupeau pour un seul cas détecté).
On les a d’abord incités à produire toujours davantage de lait… L’Europe stockait. Ensuite, les stocks devenant trop importants (je crois que c’est moins une question de stocks que de subventions) on a introduit des «quotas» laitiers, en même temps que l’on faisait vendre une partie importante du cheptel de vaches laitières comme viande de boucherie.
Parallèlement, le cours du lait payé aux éleveurs ne cessait de dégringoler.
On pourtant a su plus tard que les multinationales du lait se sont fait des couilles en or : elles retiraient une part non négligeables des protéines du lait UHT, utilisées pour la fabrication d’autres produits laitiers (yaourts et desserts, essentiellement).
Ce qui ne m’étonna nullement… Voyant la couleur – bleuâtre ou verdâtre – du lait UHT j’avais pris l’habitude de parler du «vrai» lait s’agissant du lait pasteurisé dont je fais mon ordinaire. La seule exception fut un lait UHT produit dans une petite coopérative du Loir et Cher, vendu par l’Intermarché de Selles-sur-Cher et qui avait exactement le même goût et la même couleur que le lait pasteurisé.
C’est naturellement de l’arnaque pure et simple, au détriment des consommateurs et je ne puis m’empêcher de me demander comment cette fraude aussi organisée que systématique n’a pas été relevée par les services compétents… Une simple analyse des composants de cet infect breuvage ne pouvait manquer de faire découvrir que des protéines essentielles avaient disparu. Enorme complaisance ?
Si la société Entremont commence à ne pas vouloir payer le lait au juste prix, il est à craindre que cela n’inspire la même démarche aux deux ou trois multinationales de l’agro-business qui se partagent le marché du lait et des produits laitiers.
Risqueraient-elles de perdre un «avantage comparatif» non négligeable dans la recherche de l’extrême compétitivité ?
Les producteurs de lait n’auront plus qu’à mettre la clef sous la porte s’ils ne veulent plus travailler à perte : l’essence des tracteurs, l’électricité pour les trayeuses, la réfrigération des cuves et tous les divers «intrants» (alimentation du bétail, engrais et pesticides – à base de pétrole - etc…) ne cessent d’augmenter.
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Comme je le soulignai, il n’y a guère que les céréaliers à se frotter les mains… J’en veux pour preuve un article du Figaro : «Le blé reste cher malgré de bonnes moissons» dont le sous-titre ne laisse aucun doute quant à ce qui nous attend (inutile d’espérer une baisse du prix du pain ! on nous en fera bien plutôt passer très vite le goût…) : «Les récoltes doivent augmenter de l’ordre de 14% à 20% par rapport à 2007 dans les pays exportateurs. Le blé reste cependant cher, porté une demande soutenue.»
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J’ai lu il y a déjà quelques temps sur «20 minutes» «Les prix des melons, concombres, courgettes et artichauts sont au plus bas» que les prix d’un certain nombre de fruits et légumes baissaient… Nous ne devons sûrement pas faire nos courses aux mêmes endroits !
J’ai regardé le prix des courgettes et des poivrons. Pratiquement aussi chers qu’en hiver ! Normal, ils doivent venir d’Espagne où on les «force» dans des serres en bâches de plastique (tout le monde sait qu’il n’y a jamais de soleil dans le sud de l’Andalousie…).
Quant aux tomates, là aussi on peut bel et bien parler «d’horreur alimentaire» ! Pleines d’eau, sans aucun goût. Même les «cœurs de bœuf » qui sont loin d’être données ! J’ai voulu faire plaisir à des amis mais l’on ne m’y reprendra plus !
Cela m’a fait penser incontinent à ce que j’avais remarqué il y a déjà plus de 10 ans sur le marché de Selles-sur-Cher. Sur un étal, de grosses fraises sans aucune odeur. Je passe mon chemin. Un peu plus loin, je suis attirée par des fraises plus petites mais dégageant une forte et vraie odeur de fraise (normal a priori si le monde ne marchait pas sur la tête !). Produite dans le Loir et Cher.
Il faut dire que ce fut un été particulièrement chaud. Traverser les 10 mètres de la cour (laquelle était de surcroît un vrai sauna à cause des trois murs blancs !) était une véritable épreuve.
Seuls les deux plants de tomates que ma sœur avait plantés au printemps se portaient comme une merveille. Et elles étaient naturellement délicieuses.


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