Emel a cappella

Quatre chansons, déjà entendues sur l’album Everywhere we looked was burning, prennent, dans cet enregistrement a cappella un son nouveau. Emel, pour qui suit ses enregistrements ou ses concerts, a cette capacité à renouveler à chaque fois sa présence. On en trouve plusieurs exemples sur Internet, comme, bien sûr, pour Kelmti Horra, ou Libertà. Mais, cette fois, Emel va un peu plus loin : alors que lors ses récentes prestations sur scène la montrent accompagnée d’orchestre, de cordes, de percussions, d’électronique, frappant elle-même le tambour, elle choisit de n’enregistrer que des voix. Certes, on connaît ses merveilleuses aptitudes vocales mais ce nouvel enregistrement de chansons déjà connues leur donne une force inédite : il s’agit de chansons liées aux risques que nous vivons en ce début de XXIe siècle. Les dépouillant de toute instrumentation sonore, elle les rend encore plus puissantes : que sommes-nous, humain.e.s, dans ce monde qui court et brûle à sa perte ? J’aime à penser que les voix qui accompagnent ici celle d’Emel sont un ruisseau, comme celui dont parlait le poète Pierre Reverdy :

« Dans le ruisseau il y a une chanson qui coule
On ne peut plus dormir tranquille quand on a une fois ouvert les yeux. »

J'ai découvert ces enregistrements (ewlwb-the Prayers) sur Deezer ; on les trouve bien sûr sur d'autres plateformes.