(Crédit : Presse / YouTube toujours)
Film
Jeu 13 juillet 2023 07.00 BST
Le cinéma japonais a connu une explosion massive d’art brut et subversif dans les années 1960, menée par les efforts de pionniers comme Hiroshi Teshigahara. S’écartant des cadres traditionnels du cinéma formulés par leurs prédécesseurs, la génération de Teshigahara n’a pas eu peur de briser les frontières du médium pour créer quelque chose d’original. Ce faisant, ils ont inauguré l’une des plus grandes périodes artistiques de la longue histoire du pays.
Largement reconnu comme l’une des figures de proue du Nouvelle Vague Japonaise, La vision cinématographique singulière de Teshigahara a abouti à la création de certains des chefs-d’œuvre les plus définitifs qui représentent l’apothéose du mouvement. Traitant de thèmes existentiels et de commentaires philosophiques qui capturaient parfaitement l’environnement socioculturel dynamique du Japon d’après-guerre, son œuvre avant-gardiste continue d’inspirer les cinéphiles du monde entier.
L’un des partenariats créatifs importants dans la carrière influente de Teshigahara a été sa collaboration avec le légendaire auteur Kōbō Abe. Souvent appelé Franz Kafka du Japon, les recherches littéraires d’Abe ont tellement fasciné Teshigahara qu’il a décidé d’adapter plusieurs œuvres écrites par lui. Ces adaptations, telles que Femme dans les dunes et Le visage d’un autreont fini par devenir les films les plus renommés de Teshigahara.
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Malgré la nature acclamée par la critique de leur partenariat, il y a un effort conjoint qui est souvent omis de la conversation lorsque nous discutons des deux géants artistiques. Titré Ako (aussi connu sous le nom Matin blanc), c’est une suite à l’adaptation phare de Teshigahara de Femme dans les dunes. Sur un scénario poétique d’Abe, le film est un portrait abstrait du mal-être vécu par la jeunesse japonaise et de sa violente désillusion.
Faire la chronique de leurs aspirations ainsi que de leurs appréhensions sur les traditions imposées par leurs parents, comme le mariage, Ako suit la jeune fille titulaire de 16 ans alors qu’elle navigue dans le labyrinthe de la modernité. Evidemment influencé par les idéaux révolutionnaires du Nouvelle Vague françaisele travail de Teshigahra a un côté anarchique qui rend hommage aux expérimentations menées en Europe, notamment à travers une scène de tambour tournant presque identique à celle de Les 400 coups.
Bien qu’une grande partie de son travail soit enracinée dans la théorie d’avant-garde, Ako est résolument expérimental car il évite les trajectoires narratives conventionnelles. Incorporant la cinématographie perturbatrice de Yasuhiro Ishimoto et une bande-son radicale du collaborateur fréquent de Teshigahara, Toru Takemitsu, Ako construit une vision effrayante du vide philosophique qui donne naissance à des enfants définitivement perdus, impitoyablement privés d’un avenir significatif.
Regardez le film ci-dessous.
<img decoding="async" src="https://i.ytimg.com/vi/VO7tPwqPzJw/hqdefault.jpg" alt="White Morning (Ako, 1965) réal. Hiroshi Teshigahara" />Le plus populaire
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