Quel plaisir fût Grease: Rise of the Pink Ladies ! Je comprend que la série ait probablement dû coûter extrêmement cher à Paramount (les décors, les musiques, tout est somptueux) mais j'avais tellement envie d'une suite que je suis forcément déçu. Après dix épisodes, Grease: Rise of the Pink Ladies m'a donné envie de chanter, de danser, dans des décors des années 50 tous plus magnifiques les uns que les autres. Tout en insufflant au récit des valeurs très modernes, Grease: Rise of the Pink Ladies joue sur une nostalgie qui fait du bien. Le film original, Grease, a marqué toute une génération et Grease: Rise of the Pink Ladies aurait pu être le chant de la génération Z (même si compte tenu du fait qu'elle n'ait probablement pas eu le succès escompté... cela n'a pas aidé). Le côté parfois anachronique des choses (et en l'occurence ici des valeurs) a toujours été un élément qui a marqué des fictions (qui ont elles aussi marqué des générations).
Comme Baby et Johnny qui dansaient sur un rock des années 80 alors que l'intrigue de Dirty Dancing se situe dans les années 60. Comme Grease revenait sur les années 50 à travers le regard des années 70 (dont plus progressistes forcément). La chanson titre du film ou encore les influences discos sont venus ajouter une bonne dose d'anachronisme au récit original et Grease: Rise of the Pink Ladies suit ce même schéma (tout en offrant le point de vue des années 2023). La musique est elle aussi très influencée par notre époque. On pourrait croire que ce sont des titres de Kesha ou Ariana Grande. Pas étonnant dans un sens puisque Justin Tranter, parolier-compositeur de Grease: Rise of the Pink Ladies, a écrit des titres comme Sorry de Justin Bieber ou encore 911 de Lady Gaga. Il a écrit et composé près de trente titres pour cette série et son travail mérite vraiment le coup d'oeil. Mais cela vaut aussi pour le talent des costumiers et décorateurs qui offrent un spectacle visuel détonnant et pop.
Annabel Oakes (Minx, Awkward) délivre ici une série pétillante qui s'ouvre aux personnages avec beaucoup de coeur. Tout en restant fidèle au film (Grease: Rise of the Pink Ladies est un prequel), la série offre des éléments rafraîchissants et adopte à son époque (les années 50) des sujets comme le racisme et le harcèlement scolaire. Si notre protagoniste est Jane, Grease: Rise of the Pink Ladies reste une série avec tout un tas de personnages. C'est une série de groupe plus que centrée sur un seul et même protagoniste. Cela permet d'ailleurs de créer tout un tas de situations différentes et complémentaires. Sans jamais trahir le récit original qui arrivera ensuite (Grease), Grease: Rise of the Pink Ladies reste une vraie surprise enchanteresse venant du passé. J'ai tendance à avoir du mal à avec tous ces remakes, reboots qui prouvent aussi le manque de créativité qu'il y a en ce moment à Hollywood. Mais dans cette frénésie de la suite, Grease: Rise of the Pink Ladies s'avère être une belle surprise qui méritait bien d'être produite.
Si parfois on peut regretter que la série ne parvienne pas toujours à aller au bout des réalités de son univers, le côté très pop et coloré de la série fonctionne. Les chansons sont toutes délicieuses (et si vous doutez de ce que je vous dit sur Grease: Rise of the Pink Ladies... allez écouter la BO vous aurez tout de suite envie de voir la série). En surface tout a été travaillé dans les moindres détails. On sent que Paramount a sorti le chéquier pour que Grease: Rise of the Pink Ladies ressemble à quelque chose (et ne soit pas une sous production).
Note : 8/10. En bref, l'une des bonnes surprises de cette année qui donne envie de vivre, chanter et danser.
Paramount+ a annulé Grease: Rise of the Pink Ladies après 1 saison (et en a profité pour la retirer de la plateforme de streaming pour déduire la perte de ses impôts).