L'obsession de l'industrie pour ce genre de fonctions n'est pas en soi une véritable surprise tant les répartitions de frais entre individus génèrent de frictions et de querelles inutiles. Mais, en observant les solutions disponibles, la banque espagnole a pris conscience que, dans leur immense majorité, elles opèrent de manière autonome, généralement à travers une application dédiée, ce qui lui laissait donc une opportunité d'optimisation, grâce à l'intégration directe dans ses propres services en ligne.
Concrètement, il suffit à l'utilisateur de sélectionner dans sa liste des factures en cours de règlement celle qu'il souhaite répartir sur un ou plusieurs tiers. À partir de là, le fonctionnement est trivial puisque l'opération est simplement préparée, automatiquement, dans le porte-monnaie mobile interbancaire Bizum. Il ne lui reste alors qu'à indiquer le payeur et la fraction du montant total (rappelé pour plus de commodité) à lui demander.
De toute évidence, il n'est pas vraiment question de diviser le paiement en lui-même (ce qui s'avèrerait relativement complexe sur la base d'un prélèvement SEPA standard) mais d'appeler les contributions des co-débiteurs au plus tôt, en quelques gestes. Le choix de recourir à un échange via Bizum (plutôt qu'un virement instantané) facilite encore l'interaction tout en garantissant son universalité (avec ses 20 millions d'adeptes).
L'initiative de CaixaBank entre ainsi dans la catégorie des « innovations minimalistes », précisément focalisées sur la réponse à une petite gêne du quotidien – quasiment invisible (et perçue comme inévitable), affectant des milliers de personnes – et dont la mise en œuvre ne demande guère d'efforts, de ressources, de budget… Aussi modestes soient-elles, elles sont le signe d'une profonde attention aux besoins, explicites et implicites, des clients et du soin extrême pris à améliorer leur expérience dans ses moindres détails, dont tellement d'entreprises se vantent à tort et à travers.